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Posted by : Palabre-Infos 30 mars 2011


Si la gestion de la transition politique a été jugée globalement positive aussi bien par les Guinéens que par la communauté internationale, sur le plan administratif et financier, elle a creusé des trous extrêmement béants que le pays passera de longs moments à combler. A en croire bien sûr aux résultats des audits rendus publics par la commission désignée à cet effet… (Source: guineeconkary.info)

Comme solution radicale pour corriger cette situation gravissime, l’Etat, sur recommandation des partenaires au développement, en première ligne les institutions de Breton Woods, n’avait de choix que d’annuler  systématiquement toutes les conventions signées depuis le décès du président Lansana Conté, c'est-à-dire du janvier 2009 à novembre 2010, date de la tenue de la première élection dite libre et transparente en Guinée. Les chiffres sont simplement enivrants….
En effet, rien qu’au cours de l’année 2010, les achats de véhicules ont coûté  au moins 222 milliards de francs à l’Etat guinéen. Ces marchés  au nombre de quatre ont été signés de gré à gré signé avec la société guinéenne TANE SA. En tenant compte du critère de la marque du véhicule, du confort, de la climatisation, de l’assurance fret jusqu’à la livraison à Conakry, il s’est avéré que « la Guinée a surpayé ces engins, dans la proportion de 113% en moyenne».
Déjà, avec le tarif ordinaire, sans aucune faveur pour un grand client comme l’Etat guinéen, la société TANE a réalisé des écarts allant jusqu’à 254%. Ainsi, il a été établi que l’unité de ‘’Toyota double cabine’’ doit être livrée à Conakry à 221 095 238 GNF contre 355 391 250 payée le 20 novembre 2010 à TANE, soit une différence de 61% du prix ordinaire.
L’unité de Toyota RAV 4 version 2009 doit être rendue à Conakry à 252. 552. 381 GNF contre 335. 148 .750 GNF soit 122% du prix habituel. Prado TXL 2010 doit être livré à 241. 428. 571 GNF contre 855. 300. 000 payés à TANE le 20 novembre 2010 soit 254% du prix ordinaire. FORD Ranger doit être livrée à Conakry à 250. 195. 462 GNF contre la somme de 405. 405. 000 GNF payée TANE le 20 novembre 2010.
Il faut noter qu’il ne s’agit là des écarts calculés sur la base des tarifs ordinaires. Un appel d’offre en bonne et due forme aurait donc permis à l’Etat guinéen d’économiser davantage d’argent qui pourrait servir à autre chose.
En ce qui concerne les marchés  de bâtiments, travaux et publics et autres," le rapport conclu à une réduction drastique  des engagements de l’Etat. Seul gage pour l’Etat de se faire une bouffée d’oxygène. D’autant que les marchés validés se sont élevés à 3700 milliards GNF en 2009 puis à 9900 milliards en 2010 ".
Alors que les échéances pour 2011 des marchés correspondants ont été estimées par l’Etat à 1215 milliards de francs. Un montant qui a été significativement réduit par le gouvernement actuel grâce au gel des marchés en cours. En attendant bien sûr la vérification sous la direction d’un cabinet d’audit représenté en Guinée, pour faire l’état des lieux de l’avancement physique et financier des livraisons et des travaux en cours. Dans le cas échéant d’engager les négociations avec les prestataires en vue du remboursement des avances et acomptes des services non rendus.  
Le rapport révèle que l’Etat n’a pas une idée exacte du montant réel de ses engagements. Cela est d’autant plus vrai qu’en 2009; 617 marchés ont été enregistrés et 517 en 2010 par la direction nationale des marchés publics.   Et, parallèlement, d’autres marchés qui n’ont jamais été validés nulle part par le ministère de l’économie et des finances part ont été passés. Avec tout ce que cela comporte comme risques de fraudes au détriment de l’Etat guinéen.   
En effet, sur 82 marchés engageant l’Etat pour 9000 milliards de francs seule trois marchés  ont fait l’appel d’offres, alors que tous dépassent le seuil de 20 millions exigés pour lancer la concurrence. Plus grave, c’est que les problèmes liés   à l’inflation monétaire sont gérés par l’Etat qui doit rembourser le prestataire. De même que les avenants. Sans compter tous les risques de surfacturation auxquels l’Etat est exposé. A cela s’ajoute des irrégularités graves au niveau des clauses et des devis établis le plus souvent sur des bases confuses.
Aussi,les paiements se font très souvent par des lettres de garantie qui se trouvent aussi détournés de leurs circuits habituels. De sorte que les partenaires sont payés avant même la signature des conventions. Et les avances de démarrages ne sont suivies par aucun début des travaux. Et, certains prestataires n’ayant jamais rendu service sont payés deux fois ou plus par la complicité de certains cadres de l’Etat. Le drame c’est que tous ces pratiques sont connues, mais tolérées.
Conséquences, c’est qu’un marché de 345 milliards correspondrait à 90 milliards seulement. Par exemple : « dans un camp militaire à Kankan, seuls 35 des 119 ouvrages prévus ont connu un début d’exécution, mais sont en partie abandonnés sans être sécurisés, avec des fondations  fissurées, des matériels déficients et sans devis pour mesurer le degré d’exécution ».
C’est le cas d’une autre entreprise qui a reçu un montant de 46 milliards de francs pour le butinage des routes dans huit communes de Guinée. Mais, les travaux ne sont exécutés qu’à hauteur de 3%.
Bref, une situation catastrophique qui interpelle la conscience de tous les Guinéens. (Dossier sur le quel nous allons forcément revenir).
Source: guineeconakry.info
Karifa Keita pour GuineeConakry.info

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