5 mars 2011
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| Jean Ping, le président de la commission de l'union africaine |
Depuis le début de la crise ivoirienne, l'UA ne cesse de multiplier les initiatives pour résoudre le différend qui oppose Gbagbo et Ouattara et leurs militants respectifs. Beaucoup de missions de médiations se sont rendues à Abidjan pour tenter de mettre fin à la crise, mais à ce jour on a pas avancé dans ce dossier et la situation s'est même dégradée davantage jusqu'à en arriver à l'affrontement armé entre pro Gbagbo et pro Ouattara. Les menaces, les sanctions et autres pressions envers Gbagbo ont fusé de tous les côtés ces derniers mois de la part de l'union africaine.
La dernière trouvaille de l'institution de Jean Ping, c'est de constituer un panel de chefs d'Etats qui vont tenter de convaincre Gbagbo de partir. Demain Jean Ping le secrétaire général de l'UA se rendra en Côte d'ivoire pour essayer de faire plier l'autoproclamé Président Gbagbo. Dans les crises qui ont secoué les pays arabes (Tunisie, Egypte, Algérie, Maroc, Libye) l'UA n'a broché aucun mot. Rien sur la répression des manifestants, aucun soutien dans la revendication des peuples. Si en Tunisie et en Egypte, la révolte de ces deux peuples s'est passée de façon plutôt pacifique dans le sens où l'armée n'a jamais voulu tirer sur les manifestants, en Libye la situation es tout autre.
Kadhafi se comporte en chef rebelle, qui est en guerre contre son peuple. Lui qui ne se définie pas comme étant un président, lui qui se dit ne pas être un président, que le pouvoir est exercé par le peuple, devrait alors accepté de partir à la demande de ce même peuple. Mais en réponse, Kadhafi envoie ces chars et ces hommes pour mater la révolte. Sur ce massacre, l'union africaine reste sourd et muet, aucune déclaration, aucune condamnation, aucune proposition de sorti de crise. Il faut dire que Kadhafi est un puissant en Afrique surtout dans les pays d'Afrique noire pour lesquels il représente un grand argentier, pourvoyeur de pétro-dollars. Ce qui expliquerait le mutisme complet de l'union africaine,Théodor Obyang, président de la Guinée équatoriale et de Jean Ping président de la commission de l'union africaine.
Entre la crise ivoirienne et la crise libyenne, il y a là deux poids et deux mesure de la part de l'union africaine. L'UA pour être crédible doit être impartiale et cohérente dans ces missions de médiation. Il ne peut y avoir, des présidents intouchables et d'autres qu'on se permet de lyncher partout et que l'on surplombe de sanctions. Pour être crédible l'UA doit traiter, tous les criminels et despotes de présidents au même pied et ce, qu'ils s'appellent Kadhafi ou Gbagbo.
Kadhafi qui, récemment exhortait l'Onuci (1) et les rebelles de tuer Gbagbo s'il le faut pour qu'il parte du pouvoir est aujourd'hui au banc des grandes puissances occidentales. Ces dernières attendent toujours que le feu soit allumé pour venir jouer au pompier en brandissant leur sanction et autres résolutions qui ne peuvent s'appliquer qu'aux pays pauvres et faibles.
En tout cas à ce jour s'il y a deux présidents qui ont des ennemies en commun c'est Kadhafi et Gbagbo, vont-ils devenir des amis? Tous les deux sont sanctionnés à l'extérieur, et leur pouvoir interne est instable.
(1) ONUCI: ONU Côte d'ivoire
