Présidentielle en Guinée : les électeurs de Sidya Touré rallié à Cellou Diallo vont-ils faire le même choix ?
9 oct. 2010
En Guinée, l’une des grandes questions du second tour est : pour qui vont voter les populations de la Basse Côte. Au premier tour, Sidya Touré a mobilisé une bonne partie de leurs suffrages. Arrivé 3ème, il s’est depuis rallié à Cellou Dalein Diallo qui lui a promis le poste de Premier ministre. Seulement, ses électeurs vont-ils le suivre ? Reportage dans l’un des fiefs de l’UFR, Boffa à 150 kms de Conakry.
C’est un joli ruban d’asphalte bordé de palmiers qui mène à Boffa. En chemin, on croise un bus de Lansana Conté portant une colombe, une gare routière Barak Obama. Mais ces derniers mois le héros s’appelle Sidya Touré.
Au premier tour, le candidat de l’UFR a remporté plus de 60% des suffrages et selon l’un de ses militants, aucun doute, les électeurs vont suivre les consignes de vote du patron. Selon lui « il y aura quelques défections mais ce serait très infime ».
A la Commission électorale, l'arrivée d'une partie du matériel pour le second tour donne lieu à quelques commentaires des représentants des différents partis. Ici on est loin de la tension de Conakry entre Monsieur Diallo qui fait la campagne de Cellou Dalein Diallo et Monsieur Diallo qui fait celle d’Alpha Condé, la rivalité politique n’empêche pas l’amitié.
« Pas plus qu’avant-hier, dit l'un, j’étais avec lui dans son cabinet de médecin. Il m’a pris la tension, il m’a donné quelques conseils. Quand il y a une cérémonie à la maison, je viens, on se retrouve à la mosquée. Franchement à Boffa, nous vivons en amis. C’est le cousinage de plaisanteries ».
A quelques centaines de mètres de là, sur le port deux pêcheurs reprisent leurs filets, l’un a voté Cellou Dalein Diallo au premier tour, l’autre Sidya Touré et votera Alpha Condé au second, mais leur priorité c’est d’attraper du poisson et de rester loin des tempêtes politiques.
« Si Alpha gagne, ce sera bon pour la Guinée, si c’est Cellou Dalein gagne, c’est bon aussi pour le pays. Nous ne voulons pas la pagaille », déclare avec insistance l'un des deux pêcheurs.
Par RFI.
