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Posted by : Palabre-Infos 6 janv. 2011

Vue de la capitale Conakry

Ce 1er janvier marque la date anniversaire de la fondation de Conakry notre capitale. Au moment où les explorateurs arrivèrent sur les côtes de la Guinée, Conakry n’était qu’un hameau perdu dans l’île de Tombo qui abritait en outre les hameaux de Boulbinet, Coronthie et Tombo. Cette île faisait partie du territoire politique de Tabunsi- Kaloum.
Dès 1865, la plupart des bateaux naviguant en Afrique occidentale prirent l’habitude d’aborder les îles de Loos qui furent auparavant des refuges des pirates, des marchands d’esclaves. En 1889, commencèrent les travaux de construction sur l’île de Tombo d’après un plan en échiquier. La ville fut construite dans la partie extrême de l’île en six ans. En 1891, le décret créant la « colonie des rivières du sud » et choisissant Conakry comme lieu de résidence du lieutenant gouverneur fut signé.

Le développement de la ville fut très intense jusqu’en 1910. Déjà en en 1895, la réalisation des voies de communication avait débuté, tout d’abord les travaux portuaires puis la route Conakry Niger et enfin le chemin de fer. Progressivement, Conakry s’ouvrait à l’extérieur puisque l’exploitation du minerai de fer permit l’édification de la vieille partie de la ville et de la banlieue.

Dans les rues de Conkary
La ville de Conakry ne comptait que 300 habitants en 1885, 3.594 habitants en 1889. Aujourd’hui, elle est devenue une cité urbaine de plus de deux millions d’habitants pour une superficie de 308 km2.

Malgré une succession de projets, Conakry se développe dans le désordre et le sous équipement très poussé. A la démographie galopante, les divers plans d’urbanisation n’ont pas permis de régler les problèmes édilitaires de la ville. Le PADELAC (Projet d’aménagement de l’Environnement de la ville de Conakry) ambitieux dans ses objectifs dans les années quatre vingt dix, a vécu sans laisser de traces marquantes. Et comme le pays est très riche en projets, nous avons enregistré la mise en œuvre du Projet d’Urbanisation de Conakry, le PDU, dans ses variantes 1, 2 et 3.
Ville plus que centenaire aujourd’hui, notre capitale offre un visage pas très reluisant. En plus de son urbanisation anarchique, son insalubrité quotidienne est révoltante. La gestion des ordures ménagères semble être un véritable casse tête pour les autorités de la ville de Conakry, qui sont apparemment débordées. Les montagnes d’immondices, jonchant les rues, les places publiques et les devantures des maisons, les eaux usées aux odeurs fétides, s’écoulant des égouts ou stagnant dans les caniveaux rarement curés donnent une image répugnante de notre capitale.
La gestion des ordures de Conakry se situe à trois niveaux : la collecte, le transfert et le traitement.

Au regard de l’insalubrité de la capitale, on se rend compte que le programme de collecte des ordures ménagères initié avec les PME de collecte n’a pas été concluant. Bien que les ménages s’acquittent de leurs cotisations, ces PME, faute d’une gestion rationnelle, n’arrivent plus à faire face à leurs obligations. A ces défaillances, il faut ajouter les problèmes que rencontre le SPTD, le Service public de transfert des déchets. Par manque de ressources financières et de matériels, ce service vital à l’assainissement de la capitale enregistre d’énormes difficultés. Ces difficultés sont pourtant bien connues des autorités. Conséquence de cette malheureuse situation : dans les marchés et les quartiers s’amoncellent les ordures ménagères avec ce que cela représente comme risque pour l’environnement et la santé des citoyens.

Si la collecte de ces ordures pose problème, il en est de même pour leur transfert. Pour préserver le cadre de vie des quartiers, il est impérieux de revoir la situation des décharges publiques. Ces décharges devraient hors des quartiers d’habitation pour éviter les diverses nuisances qu’elles provoquent.
A terme, la solution à ce péril que représentent les différentes décharges serait la construction d’une usine de traitement des ordures. Les incidences bénéfiques d’un tel projet sont multiples. L’usine pourrait produire des engrais et pourquoi pas de l’électricité. Ensuite, Conakry serait débarrassé des sources de nuisances préjudiciables à la santé des citoyens.

Sur un tout autre plan, notre capitale se caractérise par des embouteillages monstres causés en grande partie par l’indiscipline de maints usagers de la route et de l’indifférence des agents chargés de réglementer la circulation. Ces agents sont beaucoup plus préoccupés à recevoir les billets offerts par des chauffeurs.

En l’état actuel, Conakry ne mérite plus d’être notre capitale. Il y a tellement de dysfonctionnement et de désordre dans l’administration de cette ville où cohabitent des bidonvilles avec des quartiers huppés. Le laissez aller et le laxisme des autorités ont causé un grand tort à notre capitale qui a perdu depuis belle lurette son lustre d’antan.

Thierno Saïdou Diakité

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