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Posted by : Palabre-Infos
23 mars 2012
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Ibrahima Sory Touté* |
«Le projet VBG de Simandou-Zogota, une réelle opportunité
pour le développement de la Guinée. Menacer ce projet sera fatal pour
notre pays».
Depuis plus de 50 ans la Guinée est indépendante. Une indépendance
acquise de longues et difficiles luttes que des hommes et des femmes
Guinéens ont su mener avec courage et patriotisme en 1958. La
nature-mère aussi a gâté le pays en le dotant de ressources minières
importantes.
Cependant, depuis l’indépendance jusque dans un passé récent, les
Guinéens ne profitent pas de ces ressources faute d’exploitations
avantageuses ; aussi à cause d’un certain vaste clan associé à
quelques guinéens qui ne souhaitent pas que le pays sorte de l’ornière.
La pauvreté et le chômage endémique des jeunes et adultes rivalisent
d’ardeur, d’insolence.
L’espoir de mettre en valeur l’un des plus grands gisements de fer de
l’Afrique est venu du côté de la compagnie minière BSGR avec la
découverte d’un gisement jamais exploré par le passé, celui de Zogota,
dans ce gisement, BSGR a fait appel au N°1 mondial du fer, la société
brésilienne VALE dans un consortium appelé « VBG » qui s’est engagé aux
côté du Gouvernement Guinéen à participer activement au développement de
la Guinée pour faire d’elle un pays émergent.
En effet, avec le plan de développement mis en place par la société
VBG, la Guinée a une chance exceptionnelle de produire sa première tonne
de fer avant la fin de cette année 2012. Mais au rythme où vont
actuellement les choses, ce délai risque de souffrir à cause de lobbys
tapis dans l’ombre qui manipulent à souhait comme ils ont toujours su le
faire dans les différents régimes et Gouvernements qui se sont succédé
en Guinée pour des fins égoïstes et affairistes et qui s’évertuent
aujourd’hui à vouloir fermer le projet Zogota et Simandou (blocs 1 et 2)
dont le droit d’exploitation appartient à la société VBG.
L’objectif affiché par ce clan de fossoyeurs de l’économie et
pourfendeurs des bonnes consciences pour le dessein inavoué de mettre en
veilleuse tout processus de décollage économique de la Guinée tout en
l’empêchant d’exploiter son minerai de fer avant 2025, c’est-à-dire en
sapant tous les projets miniers du pays. N’entendons-nous pas dire très
souvent que « les ennemis les plus redoutables sont ceux qui sont
proches de nous ? (en susu : I kolon ma ni kanama)».
Toujours est-il qu’en se lançant dans ce combat contre le développement de la Guinée, ce clan mafieux sait qu’une fois
la production du minerai de fer du projet Zogota et Simandou (blocs 1
et 2) lancé, le pays serait le Dragon de l’Afrique de l’Ouest avec ses
incalculables sources d’entrées de devises qui peuvent nettement faire
la différence et créer la vraie croissance économique pour tous les
Guinéens par la création de plusieurs milliers d’emplois.
Il ne faut jamais oublier que dans sa stratégie de mise en marche du plan machiavélique, c’est-à-dire le premier complot contre l’investissement en Guinée,
ce clan savait sans doute , qu’en nous concoctant un nouveau code
minier dit « code minier 2011 », qui fait de nos jours l’objet de vives
contestations à travers le monde et qui place la Guinée dans le même
sillage que la RD Congo et le Zimbabwe, c'est-à-dire des pays « à
l’instabilité contractuelle », qu’ils rendaient ainsi les investisseurs
méfiants voire réticents. Alors qu’il fallait simplement trouver des
solutions dans des textes d’application pour le Code minier de 1995.
Cela pouvait inclure tous les éléments de manière à ne pas interrompre
l’investissement minier dans le pays.
Le second complot contre l’investissement en Guinée est
sans doute, la sortie ratée du ministre des Mines et de la Géologie,
Mohamed Lamine Fofana du forum d’Indaba 2012, tenu récemment au Cap Town
en Afrique du Sud (voir ma précédente interview).
Il est évident que la Guinée est un scandale géologique, elle seule
possède les 2/5 des gisements de minerai de fer et de bauxite de haute
teneur, très enviée sur le marché mondial. Mais, faut-il le rappeler,
qu’il s’est toujours avéré que la valorisation de cet énorme potentiel
pose des problèmes. Le pays ne disposant qu’une seule raffinerie
d’alumine à Fria, réalisée sous l’administration coloniale et deux
unités d’extraction de la bauxite que sont la CBG (Boké) et la CBK
(Kindia), obtenues durant la Première République.
Quant à la 2ème République, en 24 ans, elle n’a pas pu réaliser un
autre projet minier de grande envergure qui pourrait résorber en partie
le chômage endémique des jeunes, notamment.
Après l’ère Conté, les gouvernements successifs ont eu la
vision de faire un travail sur une stratégie pragmatique dont l’objectif
est l’exploitation puis l’évacuation rapide de nos ressources vers les
marchés internationaux. Or, cette stratégie ne pouvait se réaliser que
par les projets les plus avancés et les plus prometteurs comme celui de
VBG à Simandou et Zogota. Ce qui a valu à ce projet d’être sélectionné
pour cet objectif de haute ambition de l’Etat Guinéen. Un projet qui,
dès les premières années de production, va engranger pour l’Etat
guinéen entre 400 millions et 800 millions de dollars par an. Ce qui, du
fait, va réduire considérablement les prêts et autres, en donnant la
possibilité à l’Etat de financer ses projets de développement.
Aussi, les retombées de ce projet ne s’arrêtent pas là. II
permettra ensuite de créer un grand pôle de développement économique
dans la région forestière avec une perspective de création de 5 000
emplois directs et 100 000 emplois indirects.
Il y a lieu d’indiquer que, sur le terrain, les résultats sont
palpables. Car, il faut noter que près de 3000 emplois directs et
plusieurs milliers d’emplois indirects sont déjà créés. Grâce à ce
diagnostic, la société V.B.G se place de nos jours parmi les 3 plus grands employeurs du pays.
En outre, c’est en contrepartie de l’expédition du minerai vers le port de Buchanan (Libéria), que la Société VGB
s’est engagée à reconstruire le chemin de fer Conakry-Kankan dont le
coût de réalisation est estimé à plus de 1 milliard de dollars US.
N’eut été l’arrêt des travaux sur ordre du gouvernement, la ligne
ferroviaire aurait traversé aujourd’hui la ville de Kindia et ce tronçon
pourrait servir dès maintenant le transport des personnes et des
marchandises entre la région des agrumes et la capitale et on pouvait
également compter plusieurs milliers d’emplois sur ce projet.
Très malheureusement, les travaux de la reconstruction de ce chemin
de fer tant attendu par les populations ont été stoppés sur ordre du
Gouvernement. Mais la chose la plus regrettable est le fait que les
décideurs ne sont pas bien informés par les cadres qui préfèrent la
promotion de l’affairisme à outrance et le mensonge sans parler de la
corruption que l’intégrité morale et le patriotisme en cette période
cruciale de la vie de la nation.
En effet, le projet de reconstruction du chemin de fer, comme
l’avait été proposé la société BSGR, a pour objectif de dynamiser le
développement socio-économique tout le long de la voie ferrée
Conakry-Kankan, en créant beaucoup d’emplois pour les ouvriers guinéens
et peut se placer dans le cadre de l’accroissement du transit du fret
entre le Mali et la Guinée. Surtout que le gouvernement guinéen en
commun accord avec son homologue malien projette de créer un port sec à
Kankan. Aubaine pour la coopération Guinée-Mali !
Pour toutes ces raisons et d’autres, les autorités guinéennes doivent
changer leur fusil d’épaule en créant toutes les conditions nécessaires
pour la réalisation du projet intégré de la société VBG qui comprend
Zogota, les blocs 1 et 2 de Simandou et le chemin de fer Conakry-Kankan
qui n’est que bénéfique pour les populations Guinéennes.
En prenant une telle décision courageuse et bénéfique pour le pays,
on nous éviterait le gel de nos ressources minières et le retard dans
le développement socio-économique de la Guinée. Et, dans ces
conditions-là, on peut éviter ce troisième complot contre
l’investissement en Guinée. Car ce n’est un secret pour personne, comme
ça été toujours démontré par la plupart des programmes de certains
mégas projets en Guinée et certains spécialistes du secteur, si
le chronogramme des travaux de V.B.G est menacé, aucun projet minier ne
verra la première tonne de minerai de fer de Guinée avant 2025.
Et comme nous aimons à le dire, "Les ressources de la Guinée appartiennent aux Guinéens vivants et aux générations à venir…"
Donc laisser une telle occasion passer serait suicidaire pour ces milliers de jeunes qui attendent leur part de premier emploi. Surtout,
au moment où certaines langues susurrent à l’ombre de la présidence que
la Guinée a signé avec une autre société pour le passage du minerai de
fer vers le Libéria, on ne sait, en contrepartie de quoi. Si
cette information s’avère, ce serait un autre complot de l’histoire du
développement du secteur fer en Guinée ou tout simplement on octroie la
priorité à un projet qui n’est pas prêt et laisser en seconde chance
celui qui est prêt pour être exploité maintenant.
* Par Ibrahima Sory II Touré
Juriste, journaliste, Analyste des questions minière
Lu sur Africalog