23 mars 2012
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| Capitaine Amadou Sanogo chef des putschistes |
Au lendemain du renversement d’Amadou Toumani
Touré, par le capitaine Amadou Sanogo et sa junte militaire, les
analystes s’empressent de mettre en avant ''le laxisme et le caractère timoré du président malien"
dans sa gestion de la crise au nord du pays. Bien que cette raison ne
doit pas être occultée, il semble néanmoins que l’origine de ce coup
d’Etat tient tout d’abord au double facteur de la crise libyenne et d’un
certain malaise au sein de l’armée malienne.
Les nombreuses victoires des rebelles sur l’armée nationale
Les nombreuses victoires des rebelles sur l’armée nationale
En effet, les nombreuses victoires des
rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) sur
l’armée depuis le 17 janvier 2012, sont la goutte d’eau qui a fait
déborder le vase. La manifestation d’une certaine faiblesse de l’armée
malienne, mais c’est surtout la marque d’une supériorité en armement des
rebelles. Or, leurs armes et le savoir guerrier, les rebelles les ont
surtout puisés dans la crise libyenne. Le problème, c’est que ceux qui
avaient été à la base du conflit libyen, n’avaient pas investi la même
énergie et les mêmes ressources dans la sécurisation des armes
susceptibles d’être pillées, qu’ils l’avaient fait pour avoir la peau de
Kadhafi.
Non seulement, rien n’a été fait pour empêcher que certaines armes ne
tombent entre les mains de groupes aux intentions douteuses, mais
aussi, quand la rébellion a éclaté au nord du Mali, on n’a vu personne
venir en aide à l’Etat malien. Cette aide en fait, n’aurait été qu’un
infime pourcentage des moyens et des ressources qui avaient été employés
pour assassiner Kadhafi. Et c’est pourquoi il était du devoir de
l’Union Africaine, de gérer avec plus de responsabilité la crise
libyenne. Elle ne l’a pas fait. A s'y méprendre encore, elle risque
d’assister, impuissante, à la désintégration d’un pays qui passait pour
un modèle de démocratie et de stabilité.
Une gestion opaque et paternaliste
Une gestion opaque et paternaliste
L’autre facteur qui pourrait rendre
compte de ce coup de force inattendu, est la gestion plutôt opaque en
vigueur au sein de l’armée malienne. On a l’impression que l’image de
cohésion et discipline que renvoyait cette armée était en fait une
illusion. Une hallucination. De l’intérieur, il semble qu’elle était
minée par des maux qui ont abouti aux mêmes conséquences dans d’autres
circonstances. Ces maux ont pour noms : la corruption, le népotisme, le
clientélisme, l’injustice, etc… La hiérarchie militaire semble s’être
davantage préoccupée de se remplir les poches que de veiller à la
sauvegarde de la plus petite parcelle territoriale. Autant de pratiques
qui ont fini par engendrer un sentiment de frustration et de malaise qui
ne pouvait que s’exprimer par le dépit, la révolte !
Le pays semble sauter pieds joints dans l'inconnu,
Dans un tel contexte, la crise au nord
du Mali a été l’occasion de crever l’abcès. Une crise dans laquelle le
président malien n’a pas brillé par sa fermeté et sa vision de stratège
militaire, de général aguerri. Moins par une frilosité de circonstance
que pour une question d’attitude naturelle, ATT est apparu un
''mollasson" au yeux d'un peuple téméraire au passé glorieux, et de
militaires qui voulaient plus de moyens pour relever le défi.
Aujourd'hui la communauté internationale condamne ce putsch,
considéré comme un recul, voire une reculade démocratique ! Vrai! Mais,
ceux qui crient au loup maintenant auraient dû aider davantage ATT,
avant que le loup ne soit dans la bergerie ! Personne ne nous dira qu'on
n'a pas vu venir ça !
En résumé, comme l'écrit notre confrère Gaël Cogné, avec "un président jugé laxiste, fragilisé par l'Aqmi et la chute de Kadhafi qui a déstabilisé le Mali", le
pays semble sauter pieds joints dans l'inconnu, assommé par une
rébellion touareg qui va longtemps compliquer l'équation de la
démocratie et de l'intégrité territoriale de cette fière nation.
Source: guineeconakry.info
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