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Posted by : Palabre-Infos 18 janv. 2013

Photo huffingtonpost
On aurait pu penser que la décision des autorités guinéennes d’envoyer des troupes au Mali ne recevrait aucune objection. Hélas, c’était sans compter avec la fâcheuse tendance des acteurs politiques guinéens de ne s’entendre sur rien.
Y compris sur le plus consensuel. Une tendance qui s’exprime si clairement avec la crise au Mali, que les leaders politiques de l’opposition se contredisent même. Pendant que certains, invoquant le fait que les soldats guinéens courent tout droit vers ce qui s’apparente à un suicide, d’autres par contre regrettent que la Guinée intervienne si tardivement. Dans les deux camps, on a l’impression que les avis sont dictés uniquement par le souci absolu de ne pas approuver le choix du chef de l’Etat, parce qu’à leurs yeux, cela sous-entendrait que le président Alpha Condé a eu raison. Ceci étant tout simplement inacceptable pour eux!

Les deux anciens premiers ministres, Lansana Kouyaté et Jean-Marie Doré sont les principaux opposants au déploiement du contingent guinéen au Mali. Pour défendre une telle position, ils mettent en avant le fait que les soldats guinéens ne sont pas préparés à faire face au combat dans le désert. D’autant plus que les islamistes y sont au contraire habitués et aguerris. Ils connaissent la guerre dans le sable et les montagnes du nord malien. Selon eux, la Guinée aurait pu chercher à exprimer sa solidarité au peuple et aux autorités maliens d’une tout autre manière. Sauf qu’eux-mêmes n’en donnent aucune idée !
Tout autre est le point de vue que défendent le Collectif et l’ADP. Son porte-parole et leader de l’UFC dit, en effet, regretter que la Guinée n’ait envoyé que seulement 125 soldats. Selon lui, les liens historiques entre le Mali et la Guinée méritaient un contingent plus fourni. Par ailleurs, il dit regretter que la Guinée se soit annoncée de manière relativement tardive. Cette dernière critique fait implicitement allusion au fait que la Guinée ait annoncé son intention d’envoyer après que le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin et le Sénégal notamment l’aient fait.
Comparées au fait que le président de la République ait agi de manière plutôt solitaire pour prendre la décision, ces critiques sont infiniment moins fondées. On aura remarqué que dans les autres pays, les chefs de l’Etat aient tout d’abord pris le soin de réunir leurs parlements respectifs avant de décider de prendre la décision ultime. En Guinée, tel n’est pas encore le cas. Or, on ne peut pas invoquer le fait le CNT ne soit pas une émanation populaire pour justifier qu’il ne donne pas son point de vue par rapport à un sujet aussi sensible et engage toute la nation. Mais cela, l’opposition guinéenne ne l’aura pas remarqué. C’est à croire qu’elle n’est pas plus républicaine que ceux qu’elle critique. 
 

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