Malam Bacai Sanha, président de la Guinée Bissau |
Le président bissau-guinéen Malam Bacai Sanha est mort lundi 9
janvier à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, a-t-on indiqué de source
gouvernementale française, sans préciser de quelle maladie il souffrait.
Agé de 64 ans, le chef de l'Etat bissau guinéen avait été hospitalisé
dans cet hôpital militaire, juste avant Noël, a indiqué cette source
précisant qu'il était "dans le coma depuis longtemps".
Malam Bacai Sanha, élu en 2009, avait été hospitalisé à Dakar et Paris à de nombreuses reprises.
Malédiction présidentielle
La nature de sa maladie n'a jamais été rendue publique en Guinée
Bissau. En décembre, la présidence de ce pays avait démenti la mort de
Malam Bacai Sanha annoncée par un journal sénégalais, mais son épouse,
Mariam Sanha, avait indiqué à l'AFP qu'il se trouvait dans un "état
critique".
La présidence à Bissau avait alors appelé la population au calme et
promis de continuer à donner des informations sur la santé du chef de
l'Etat. Elle avait précisé que son état de santé s'améliorait et
continuait d'évoluer positivement après un coma artificiel dans lequel
il avait été placé.
L'opposition bissau-guinéenne avait demandé un débat ouvert sur son
état de santé, s'inquiétant des répercussions que pourrait avoir sa
disparition dans un pays où les trois précédents présidents ne sont pas
arrivés au bout de leur mandat de cinq ans, qu'ils aient été chassés ou
tués.
Instabilité chronique
La Guinée-Bissau, petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, connaît
une instabilité chronique depuis son indépendance du Portugal en 1974,
marquée par des coups d'Etat et des violences dans lesquelles l'armée a
joué un rôle prépondérant.
Le dernier soubresaut date du 26 décembre lorsqu'une attaque contre
des objectifs militaires a été présentée par le gouvernement comme une
tentative de coup d'Etat. Des hommes armés avaient attaqué le siège de
l'armée, dans le centre de la capitale Bissau, ainsi que deux unités
militaires dans la périphérie, selon l'armée qui avait annoncé ensuite
la mise en échec de l'assaut et l'arrestation de plusieurs officiers. Un
membre des forces de sécurité avait été tué et trois blessés dans les
échanges de tirs.
Le pays est en outre devenu un point de passage de la cocaïne en
provenance d'Amérique du Sud à destination de l'Europe, ce qui accroît
l'instabilité.
Sources: Le Nouvel Observateur