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Posted by : Palabre-Infos 9 janv. 2012

Youssou N'Dour.
"La présidence de la République n'est pas un métier mais une fonction". Telle est la déclaration de Youssou N'Dour pour justifier en partie sa lancée dans la course à la présidence du pays de la Téranga. Alors cette candidature est-elle une candidature de témoignage ou une vraie alternative pour les sénégalais?  Comme chanteur personne ne doute, ni ne conteste sa suprématie  sur la scène sénégalaise et sa percée sur l'univers de la world musique. Seulement voilà entre la musique et la politique il y'a un fossé.
Entre chanté pour faire dansé une foule et présider à sa destinée  de tout un peuple, il y'a un grand parcours à  faire. On lui reconnait  également sa réussite en tant qu'homme d'affaire dans la presse notamment. 

Mais en politique, qu'en ait-il?

You est certes sympathique et chanteur engagé mais de la scène au palais il lui faudra un plan, un programme en béton car les sénégalais contrairement à beaucoup de populations africaines ne sont pas dupes. 
Son principal adversaire à la présidentielle du 26 Février prochain est le président actuel Abdoulaye Wade, qu'il qualifie de rusé, de malin et l'accuse de violer la constitution. Mais ce dernier ne le considère pas comme adversaire, car pour Wade, il n'y a à  ce jour au Sénégal pas d'opposants en face de lui.
Mais les promesses que fait Youssou N'Dour lors de sa déclaration de candidature, sont presque les mêmes, voir carrément les mêmes. Tous ceux qui se présentent en Afrique pour une élection, jurent le faire au non de la souffrance du peuple et surtout des plus jeunes. Il promet comme ses prédécesseurs et concurrent de donner du travail à la jeunesse, de s'occuper des pauvres, de résoudre les problèmes de l'éducation et de l'agriculture pour assurer au Sénégal l'indépendance alimentaire. 
Lui qui croit à sa bonne étoile est donc persuadé de présider la destinée du Sénégal. Lui qui n'a de référence pour sa popularité que celle acquise sur la scène musicale devrait comprendre qu'un morceau sonne tout à  fait différemment qu'un décret de loi destiner à régler les problèmes des sénégalais. 

Si les haïtiens ont choisis un chanteur pour présider leur destinée dans une situation de crise marquée par le tremblement de terre de 2010, les sénégalais eux, réfléchiront à deux fois d'autant plus que le paysage politique des deux pays est nettement différent.
Il faudra à Youssou N'Dour pour ne pas que sa candidature ne rime à celle d'une candidature de témoignage, atteindre une dimension politique capable d'offrir une vraie alternative aux sénégalais. Il faut à  tout prix contrer Wade ne serait-ce qu'au nom de la démocratie. Les sénégalais sont un peuple  de responsables qui a réussit en 2000 une transition politique dans la paix pendant  que dans beaucoup de pays d'Afrique on assistait à  des  guerres civiles pour la prise de pouvoir. Bon nombres de sénégalais et de Youssou N'Dour en particulier redoutent le scénario ivoirien à cause du jusqu'au boutisme de Wade. 
Au delà donc, du capital sympathique de l'enfant de la Médina, il lui faut incarner le vrai changement, le vrai avenir d'un peuple au potentiel énorme. 

Plus que des slogans, il faut à You  adopter une vraie posture politique avec de vraies propositions, de vraies orientations politiques et économiques pour empêcher que sa candidature ne soie une candidature de témoignage mais une candidature qui incarné l'espoir d'une vie meilleur pour les sénégalais.

De  gauche à Droite: Youssou N'Dour. Dans la bulle :  Abdoulaye Wade.
Michel Martelly, président d'Haïti et ancien musicien. Dessin de Glez.

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