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La lune de miel entre Konaté et la « communauté internationale » tourne t-elle au vinaigre? Telle est la question que se posent plusieurs observateurs après que le gouvernement de Konaté et de Doré semble être pris dans le collimateur des organisations des droits de l’homme qui dénoncent la brutalité des Forces Policières à l’endroit des manifestants.

Aujourd’hui lundi, c’est l’ONG Amnistie International qui ouvre le bal – dans un communiqué en anglais – et qui demande au gouvernement de Jean Marie Doré de faire des investigations sur l’« usage excessif » de force contre les manifestants en majorité des supporteurs de l’Alliance Cellou Dalein Président, qui aurait tué une personne – Ibrahim Khalil Bangoura -  blessé 60 et déténues une centaine de personne. L'ONG fait aussi références aux allégations de brutalisation de Mr Aliou Barry, président de l'Observatoire des Droits de l'Homme.

Selon Gaetan Mootoo, un chercheur d'Aministie International « Cet usage délibéré et sans pitié de la force contre les manifestants est le dernier exemple de violence par les Forces de Sécurité guinéennes dont la brutalité reste généralement impunie. Les autorités doivent lancer des investigations sur les rapports de torture et de mauvais traitement contre les manifestants, inculper ou libérer les détenus, tout en s’assurant qu’aucune vie supplémentaire ne soit perdue par les méthodes brutales pendant cette période incertaine préélectorale.» 

Amnistie International demande aussi à ce que le gouvernement guinéen ouvre une enquête sur les allégations d’usage excessif de force, de bastonnades, de destruction de propriétés et rappelle qu’elle avait demandé une réforme des forces de sécurité guinéenne habituée selon elle à l’impunité

Les pays développés – Etats-Unis, Union Européenne, Chine, Russie - qui financent la transition notamment le maintien de l’ordre sont de plus en plus nerveux vu le déroulement des évènements en Guinée avec des rapports de violences à connotation ethnique reminiscent des évènements tragiques de Côte d’Ivoire qui ont conduit à une guerre civile. La presse anglo saxonne occidentale a commencer à parler de « personne tuée à la machette » à Siguiri et des allégations de viols contre les femmes. Des thèmes difficilement défendables dans un monde post génocide au Rwanda où les puissances sont toujours accusées d’avoir ignoré les signes précurseurs du massacre. Amistie rappelle que depuis 2004, des armes ont été procurées aux forces de sécurités de la Guinée par la Chine, la France, l'Allemagne, le Mali, le Maroc, le Nigeria, l'Afrique du Sud et les Etats-Unis.

Un observateur résume le dilemme des donateurs : « Ces pays ont financés la FOSSEPEL et des ONGs étrangères ont réclamé beaucoup d’argent pour donner des séminaires de Droits de l’Homme et de bonne gouvernance aux forces de l’ordre guinéennes avec comme excuse qu’ils vont rendre les militaires guinéens plus civilisés et respectueux des droits. C’est dire que tout ce monde cherche maintenant à prendre des distances avec Konaté et Doré malgré les discours politiquement correct de ces derniers.» 

Pour cet observateur « Konaté, se doit d’identifier clairement les personnes présumées coupables de ces atrocités, surtout que plusieurs l'ont fait au grand jour et les punir une fois reconnues coupables et ce quel que soient leurs bord politique. S’il pense que les déclarations de bonne foi, non suivies d’actes vont le placer à l’abri des critiques de ces ONGs, il se trompe lourdement. Déjà l’AFP a commencé à présenter Konaté comme – l’ancien officier putschiste – et le CPI a recommencé à reparler du massacre 28 septembre alors que ce dossier devait attendre le prochain gouvernement. C’est dire à Konaté et Doré que les occidentaux qui ont juré de ne pas avoir un autre Rwanda ou une Côte d’Ivoire en Guinée vont continuer à mettre la pression sur eux jusqu’à la fin de la transition pour stabiliser ce pays malgré ses pyromanes de tout bord.»
   Boubacar Caba Bah   (guineenews)