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Posted by : Palabre-Infos 25 avr. 2011

Alpha Condé, lors de son investiture le 21 Décembre 2010
Changeons  ensemble la Guinée, tel est le slogan sous lequel Alpha Condé a été élu en Décembre dernier à la magistrature suprême de la Guinée. Dans son discours d'investiture, il disait "la Guinée is back", a aussi affiché sa volonté de faire revenir la Guinée dans le concert des nations et parmi les pays émergents. 

Un beau discours donc! Un discours qui fait suite à ces nombreuses déclarations juste après son élection. Affichant sa volonté de former un gouvernement de large ouverture, l'organisation d'une commission vérité justice et réconciliation, ces propos ont pendant un temps rassurés bon nombre de guinéens.  Depuis le discours, les actes, le comportement du président ont changé. 
Lui qui, à Paris en Mars 2001, parlait de "printemps africain" et que "la jeunesse africaine imposera la démocratie sur le continent là où ce n’est pas encore arrivé" en faisant allusion aux évènement dans le monde arabe tend plutôt à adopter une posture de ces autres dictateurs chassés par une jeunesse en colère.
A ce jour les seules avancées sont la signature de certains contrats miniers avec Rio Tinto notamment, le retour des bailleurs de fond (donc de l'assistanat), la volonté de faire un nettoyage de fond en comble dans les finances publiques...
Mais là ou la machine stagne c'est dans le dialogue  et l'ouverture politique, la réconciliation nationale, la lutte contre la cherté de la vie. 
Concernant le dialogue politique, il faut dire qu'il n'existe pas ou qu'il se fait dan sur fond mauvaise fois entre le pouvoir et les partis politiques.  
Alpha Condé a tendance a répété les erreurs de feu Lansana Conté. Mépriser ces adversaires, les museler et réprimer sauvagement toute manifestation de ceux ci. 
Alpha Condé vilipende en longueur de temps ces adversaires et traitent de tous les mots les soutiens financiers de ces derniers. Il n'a encore pas digérer le fait qu'un grand nombre de commerçants se soient rangés derrière Cellou Dalein Diallo lors de la présidentielle et se trouve toujours dans son habille de candidat et non pas de président de tous les guinéens avec une réelle volonté de rassembler les guinéens de tout bord dans une vision et un projet commun.
La répression  sanglante et meurtrière du rassemblement de l'UFDG le 04 Avril dernier  suivie d'une condamnation de certains militants de ce parti, la volonté de réformer la CENI ainsi que son veut pieux de faire un nouveau recensement des guinéens, l'atmosphère est lourde entre Alpha Condé et les acteurs politiques guinéens et menace fortement la jeune démocratie guinéenne.
Aucun signe et aucun geste d'ouverture venant du  président de la République envers ces autres acteurs du changement en Guinée depuis le début de sa mandature, n'ont été enregistré. 
Depuis qu'il est président, Alpha Condé n'a  pas fait un déplacement à l'intérieur du pays, particulièrement sur les terres de son adversaire principal, le Fouta. La nomination de Thierno Mamadou Cellou Dalein Diallo comme ministre, un homonyme et originaire du même village de l'opposant Cellou Dalein Diallo, est un jeu de  tour de manège pour déstabiliser les partisans de ce dernier et, est de loin une réelle volonté de refermer les plaies ouvertes lors de la présidentielle entre les deux camps. 
Avec les récentes publications des différentes listes de créanciers de l'Etat visant certains de ses opposants, sa volonté de mettre la lumière  sur l'accident de l'UTA qui impliquerait une probable responsabilité de Cellou Dalein Diallo, ministre des transports à l'époque ne sont pas du genre à apaiser les tensions qui règnent au sein de la classe politique actuelle. Bien sûr qu'il faut faire la lumière sur le passé sombre de la Guinée. Les détournement de fonds publiques, les crimes et autres injustices commis par les régimes précédents et leurs serviteurs doivent être mis à nus pour qu'on sache qui a fait quoi, quand, comment et pourquoi. Il faut qu'il y ' ait de ce fait une vraie justice et un but bien clair. Il ne faut en aucun cas désigner d'avance des boucs émissaires sur lesquels il faut s'acharner juste pour les discréditer dans le seul but de les élimer politiquent pour qu'ils ne fassent de l'ombre au pouvoir en place.

Alpha Condé n'est plus un opposant, ni un candidat, les législatives qui se joueront à la fin de cette année ne sont guère ses oignons. C'est désormais une affaire de partis. Il se doit de se placer au dessus de la mêlée. Bien entendu il doit faire gagner son camp pour qu'une majorité lui soit acquise afin de mieux conduire des réformes justes, nécessaires et avantageuses pour tous les guinéens. Mais cela ne peut se faire en stigmatisant les uns et carrassent dans le sens des poils  les autres. Il ne doit pas opposer, dans la perspective de ces élections, les guinées entre eux. Il se doit de créer les conditions favorables à des élections libres et crédibles. Il ne peut empêcher les partis de l'opposition de manifester et de s'exprimer et au même moment laisser son premier ministre faire campagne avant l'heure pour demander les populations de soutenir Alpha Condé.  C'est du deux poids deux mesures et c'est inacceptable.
De leur côté, les partis politiques doivent vaincre le démon qui les hante. Celui de la division. Cette division a fait que l'opposition guinéenne, tentée par des intérêts personnels et  des caprices ethniques, a toujours échouée. 
Certes il n'est nullement utile de faire une opposition centrée sur un seul parti encore moins sur un seul homme ou faire une opposition qui ne fait que s'opposer sans proposer mais une opposition diversifié et revendicative ayant les mêmes objectifs: la défense de la liberté, de la démocratie, du dialogue et du progrès social. Une opposition multicolore et ferme mais unie, la seule posture a adopté pour éviter à la Guinée un nouveau retour en arrière. 
Ne serait-ce que pour les milliers de guinéens morts ces dernières années pour la liberté et la démocratie, la classe politique actuelle guinéenne (pouvoir comme opposition) ainsi que la société civile guinéenne ont l'ultime obligation, et la grande responsabilité de tout faire pour ne pas plonger ce pays dans un nouvel chaos politique et économique.

Les guinéens ont soifs de liberté et de démocratie. Ils ont payé un prix fort, le prix du sang, il ne faut pas leur en privé.

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