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Posted by : Palabre-Infos 30 nov. 2011

Gbagbo lors de après son arrestation
Le livre est intitulé «Côte d’Ivoire : le coup d’Etat». Il est écrit par le journaliste d’investigation Charles Onana et préfacé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Et il apparaît d’ores et déjà comme un livre-événement, tant les révélations et les rappels utiles y sont foisonnants. Le livre contient également des documents et des courriers inédits que Charles Onana a réussi à se procurer, provenant notamment de ministres français. Déjà en vente en France, «Côte d’ivoire : le coup d’Etat» sera-t-il autorisé à la vente en Côte d’Ivoire ? Il faudrait pour cela que des libraires ou des distributeurs aient le courage de le commander… Le Nouveau Courrier publie ici des «bonnes feuilles» de ce livre. Il s’agit du témoignage du président Laurent Gbagbo, qu’il a pu faire parvenir à Charles Onana depuis sa réclusion, et qui va, à coup sûr, déranger des milieux internationaux très haut placés. Ses accusations contre l’armée française, qui a selon lui tiré sur de jeunes manifestants Ivoiriens pour les disperser ou les empêcher de rallier sa résidence, et qui a visiblement profité d’une conversation téléphonique pour le localiser dans la résidence et bombarder sa chambre, sont très claires. Elles montrent une petite partie de ce qu’il a à dire, et constituent une alerte pour tous les hommes de bonne volonté. En effet, le pouvoir Ouattara et la Sarkozie doivent absolument comprendre qu’une éventuelle élimination physique du témoin gênant de Korhogo serait lourde de conséquences pour la Côte d’Ivoire. A court, moyen et long terme.
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Gbagbo explique pourquoi il a demandé à l’armée ivoirienne de ne plus se battre
«Le 10 avril 2011, notre informateur au ministère de la Défense à Paris nous a dit que ce jour-là, c’était 6+3. C’est-à-dire 6 hélicoptères plus 3 autres. Il faut savoir qu’auparavant, c’était uniquement trois hélicoptères qui nous bombardaient. Les snipers étaient également postés sur le toit de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Qui est mitoyen à ma résidence. Leur rôle essentiel était de tirer sur les jeunes Ivoiriens qui manifestaient ou s’aventuraient à sortir à proximité de ma résidence. Ainsi, lorsqu’on m’apprend que les chars français sont à Cocody, le commandant des Forces spéciales, l’officier de frégate Boniface Konan, me fait parvenir un message disant qu’il ne peut plus combattre, car les soldats sont dispersés. Le message souligne que les chars et les hélicoptères français ne cessent de tirer sur les soldats ivoiriens. Le 10 avril, j’ai dit à Konan qu’il devait cesser les combats pour ne pas faire tuer les soldats. Je ne pouvais accepter de voir mourir inutilement les dignes fils de mon pays face à des gens qui voulaient uniquement ma tête. J’ai demandé qu’on me laisse attendre sereinement le dénouement à la Résidence. Les soldats voulaient me mettre à l’abri. Mais je leur ai dit que je n’étais pas militaire mais chef de l’Etat. Ce qui m’importait le plus, c’était leur sécurité et non pas la mienne devant le feu français. A ce moment, Konan me dit la gorge serrée : «Monsieur le président, les Français ont tout détruit».
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La tentative de «corruption» de l’administration Obama
«Un sous-secrétaire d’Etat américain m’a téléphoné et m’a parlé pendant au moins une heure. Il me disait que si je partais du pouvoir, je ne serais pas poursuivi, je pourrais m’exiler avec soixante-quatre personnes de mon entourage et que tous seraient pris en charge. Quant à moi, je serais logé, nourri et blanchi, j’aurais un travail et des revenus équivalant à 2 millions de dollars, etc. Cette conversation ou plutôt ce monologue était surréaliste.
Il y avait un tel décalage entre ce que disait ce monsieur et la réalité que je vivais avec le peuple ivoirien que son discours était indigeste. J’ai finalement raccroché, fatigué de l’entendre pérorer sur les propositions qui m’attendaient si j’acceptais de quitter le pouvoir. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’étrange dans ce discours. Quel était le sujet ? A mon avis, c’était le résultat des élections présidentielles. Ils ont tous prétendu que j’avais perdu les élections présidentielles mais le Conseil constitutionnel de mon pays a dit le contraire. J’ai demandé de recompter les voix, ils ont refusé. J’ai même proposé une commission d’enquête indépendante internationale pour examiner les faits. On a refusé. Pourtant, les données sont simples. S’il est prouvé que j’ai perdu les élections, je m’incline sans autre forme de discussion. Si j’ai gagné, je suis disposé à faire des concessions politiques pour créer un climat d’apaisement et de paix dans tout le pays. Mais pourquoi s’obstine-t-on à me faire des propositions absurdes ? Pourquoi cherche-t-on à me corrompre et à me menacer si on est convaincu que j’ai perdu les élections ?
Peu après ce coup de téléphone étrange, mes conseillers me disent qu’Hillary Clinton cherche à me joindre au téléphone. Je refuse de prendre la communication car je suis convaincu que je vais encore passer un moment à entendre à nouveau les mêmes propositions. Elle m’a finalement adressé un message pour me proposer je ne sais quoi. Je n’ai même pas ouvert l’enveloppe. Après Hillary Clinton, le président Obama m’a directement appelé à son tour. Une fois de plus, j’ai refusé de prendre la communication. Je ne voulais plus écouter ni entendre les discours ennuyeux et les propositions ubuesques qu’ils infligeaient à mes oreilles.»
Lire larticle original et dans son intégralité sur le site nouveaucourrier

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