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Posted by : Palabre-Infos 26 nov. 2011

Jeunes manifestants égyptiens : lemonde.fr
Bis repetita au Caire, où la fameuse place Tahrir a repris du service comme théâtre des manifestations contre les dirigeants (militaires) qui assurent la transition en Egypte après la chute d’Hosni Moubarak le 11 février 2011. Depuis le 19 novembre 2011, le mercure social est monté de plusieurs crans sur les bords du Nil, où les frondeurs exigent un rapide transfert rapide du pouvoir d’Etat aux civils.
Le gouvernement du Premier ministre, Essam Charaf, est même tombé, mais cela n’a pas changé grand-chose au pays des Pharaons où, à présent, c’est la tête du boss de la transition, le maréchal Hussein Tantaoui, qui est demandée par les croquants.  
La contestation a débordé de la capitale et s’est propagée, tel un feu de brousse, à d’autres villes : Alexandrie, Port-Saïd, Suez, Qena, Assiout, Aswane et Daqahliya… Et le face-à-face avec les forces de l’ordre s’est durci avec déjà à la clé une trentaine de morts. Pour désamorcer la bombe, le maréchal Tantaoui s’est adressé mardi soir à ses compatriotes.
Il a raccourci le temps de la transition en annonçant la présidentielle pour le premier semestre 2012 et le maintien des législatives, qui devraient débuter le 28 novembre, donc lundi prochain. Le chef suprême de l’armée s’est même dit prêt à remettre le pouvoir immédiatement si un éventuel référendum en décidait ainsi.
Mais hélas, au lendemain de son allocution, force est de constater que rien ne va plus entre l’homme qui a été pendant 20 ans le ministre de la Défense de Moubarak et le peuple : en effet les manifestations émaillées de violences ont repris de plus belles dans plusieurs localités du pays comme si le discours de Tantaoui a attisé la colère des manifestants.
C’est clair, l’acte II de la Révolution égyptienne est en marche. Elle a les traits d’un mouvement qui tient à achever, même avec dix mois de retard, la révolte du début de l’année, en chassant du pouvoir des hommes présentés comme des suppôts du dictateur déchu…
Ici et là, les contestataires affirment qu’ils ne mettront pas fin à leur mouvement tant qu’ils n’auront pas eu gain de cause. Et sur ce point, on peut les croire sur parole rien qu’en se rappelant la témérité dont ils ont fait preuve pour balayer le raïs en février dernier. Alors on se demande bien si l’homme fort du Caire aura suffisamment de poigne et de cran pour résister à la déferlante populaire.
Sachant le pedigree de ses compatriotes en matière de contestation, mon maréchal, on l’espère, sera bien avisé de trouver rapidement une solution pour se retirer, quitter les choses avant qu’elles le quittent ; sinon après Moubarak, c’est lui qui risque d’être traîné, même pas sur civière, au tribunal.
Et voilà donc Tantaoui piégé dans les sables mouvants du calendrier électoral qu’il a annoncé, surtout celui des législatives, qui commencent ce lundi. En effet, il est légitime de se demander si l’Egypte, dans cette belle pagaille ambiante, réunit les conditions de la tenue d'un scrutin apaisé et sincère. Or, toute idée de report de cette élection serait considérée comme une manœuvre des responsables de la transition pour s’accrocher au pouvoir.
De plus, le report des législatives ne sera certainement pas accepté par les Frères musulmans, la véritable force organisée qui, depuis mardi dernier, boycotte les manifestations de  la place Tahrir tout en appelant au calme ; une position bien compréhensible quand on sait que cette formation politique, autrefois interdite mais tolérée, est convaincue de remporter ce scrutin. En effet, les Frères musulmans sont dans la situation d’un chercheur d’or qui sent la pépite et, du coup, rien ne peut plus l’arrêter. Ce parti pressent que son heure de gloire a sonné et il ne veut pas qu’on retarde l’échéance…
Autant dire que le maréchal Hussein Tantaoui est confronté à un véritable casse-tête chinois, car, si le scrutin de lundi est repoussé, les Frères musulmans entreront dans la danse et il sera cuit comme biscuit, mais maintenir la date du scrutin, c’est risquer beaucoup de violences le jour des élections. Alors, c’est sûr, aujourd’hui, Tantaoui doit bien se demander au fond de lui-même ce qu’il est venu chercher dans cette galère 
San Evariste Barro
Source: lobservateur

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