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- MALI | Qui gouverne a Bamako ?
Posted by : Palabre-Infos
2 avr. 2012
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Le capitaine Sanogo, chef de la junte. |
Lu pour vous sur Africa Nova|
Dimanche, à Bamako, la classe politique essaye d'avaler la nouvelle.
La junte du CNRDRE (Conseil national pour le redressement de la
démocratie et la restauration de l'Etat) est-elle en train de rendre le
pouvoir aux civils ? Il est tentant de le penser puisque le capitaine
Sanogo, son chef, a annoncé le matin même au camp de Kati, sa
mini-capitale à quinze kilomètres de Bamako, le retour à "l'ordre constitutionnel".
Ce qui implique que le chef renversé de l'Etat, Amadou Toumani Touré,
serait réinstallé, démissionnerait dans la foulée (il a dit plusieurs
fois souhaiter sortir du jeu), laissant le président de l'Assemblée
nationale, dans ce cas, assurer l'intérim du pouvoir. Alors que serait
constitué un organe chargé de mener le pays vers des élections
auxquelles la junte ne participerait pas.
Chaque étape de ce processus est soumis à discussion. D'abord, le
capitaine Sanogo n'a pas dit qu'il abandonnait le pouvoir. Au contraire,
dans une interview à l'Agence France-Presse accordée quelques heures
plus tard, il précise que le CNRDRE est toujours aux commandes et "n'est pas dissous".
Plus tard dans la journée, il dira aussi qu'il compte bien voir des
noms de militaires sur la liste du futur gouvernement chargé de préparer
des élections, à une date indéterminée. En résumé, il joue sur les
mots, mais conserve le pouvoir jusqu'à nouvel ordre.
Lundi, en marge de la prestation de serment, au Sénégal, de Macky
Sall, le président élu, un nouveau sommet de la Cédéao va examiner la
situation pour déterminer la marche à suivre. L'organisation des pays de
la région ouest-africaine menaçait le Mali de sanctions sévères si la
junte restait au pouvoir. Il y a tout lieu de penser que les chefs
d'Etat ne se laisseront pas abuser par les joutes verbales d'Amadou
Sanogo.
A Bamako, Djibril Bassolé, ministre des affaires étrangères du
Burkina Faso – et homme de confiance du président Blaise Compaoré –,
nommé médiateur pour la crise malienne, est à l'oeuvre pour faire
avancer les négociations en vue d'un abandon du pouvoir par la junte.
Il a, sur la table, des propositions pour rendre effectif le "retour à l'ordre constitutionnel".
Il a, sur la table, des propositions pour rendre effectif le "retour à l'ordre constitutionnel".
D'abord, si la personne du président de l'Assemblée nationale,
Dioncounda Traoré (en exil pour l'instant) s'avère un problème
insurmontable, d'autres solutions sont à l'étude. De plus, une formule
d'amnistie est prévue pour garantir qu'aucune poursuite ne soit engagée
contre les participants au putsch s'ils devaient remettre le pouvoir aux
civils.
Ces civils, justement. Au sein de la classe politique malienne règne
la plus grande effervescence. Le temps est à la redistribution des
cartes. A de rares exceptions près (Oumar Maricko), les responsables
politiques de poids ont dénoncé le coup d'Etat. Ce qui n'a pas empêché
certaines passerelles de s'établir, tandis que des conseils se donnaient
dans la discrétion. Après tout, il était tentant de considérer que les
"jeunes gens" qui ont pris le pouvoir en profitant d'une occasion en or
étaient trop inexpérimentés pour l'exercer, ou tout simplement pour le
conserver.
Ceci n'a pas empêché l'écrasante majorité des partis politiques
maliens (ils pullulent) de se réunir dans un Front du refus (FDR)
antiputsch, avec l'appui de dizaines et de dizaines d'organisations de
la société civile.
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