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- France| Nicolas Sarkozy: des pistes de réconversion
Posted by : Palabre-Infos
7 mai 2012
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Nicolas Sarkozy au G20 de Cannes, le 3 novembre 2011. REUTERS/Yves Herman |
Il l'a répété de nombreuses fois pendant la campagne. En cas de défaite, Nicolas Sarkozy se retirerait de la vie politique. A 57 ans, quel avenir peut avoir l'ex-président de la République? BATTU PAR FRANÇOIS HOLLANDE, QUE PEUT MAINTENANT FAIRE NICOLAS SARKOZY? Vendredi 4 mai, sur Europe 1, il a réaffirmé ce qu'il avait déjà dit le 8 mars 2012: s'il n'était pas réélu, il se retirerait de la vie politique. Une information que Nicolas Sarkozy avait déjà laissée filtrer en janvier dans le célèbre faux «off» guyanais:
«En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude. […] Je changerai de vie complètement, vous n'entendrez plus parler de moi! […] Vous voulez que j'anime des sections UMP? Je ne mérite pas ça. Je préfère encore le Carmel, au Carmel au moins, il y a de l'espérance!»
Depuis Bruxelles, il avait également nié
tout intérêt pour une reconversion à
un poste européen, telle que celle de Herman Van Rompuy ou José Manuel
Barroso.
A 57 ans, que peut faire désormais l'ex-président de la République? S’il s’inspire de ses
prédécesseurs et homologues, le champ des possibles est large —d’autant plus
large que, contrairement à ses ex-collaborateurs de l’Elysée, par exemple, il
n’est pas tenu par les lois françaises qui régissent les conflits d’intérêts.
Ecrire ses Mémoires
Un grand classique de
la retraite présidentielle. Jacques Chirac a par exemple publié, en 2009 et en
2011, des Mémoires en deux tomes qui se sont très bien vendus. Autres exemples,
les Mémoires de Bill Clinton (Ma Vie), Tony Blair (Mémoires), George W. Bush (Instants
décisifs)…
Lancer sa fondation
L’exemple le plus
célèbre de cette catégorie est sûrement Jimmy Carter, président des
Etats-Unis de 1976 à 1980, qui a créé en 1982 la Fondation Carter (Carter Center),
une organisation caritative ayant pour mission «la résolution des conflits, la promotion de la liberté et de la
démocratie et l’amélioration de la santé». Très actif, il a reçu en 2002 le
prix Nobel de la paix.
La Fondation Clinton, elle, cherche à «améliorer la santé dans le monde, à développer l’économie et à protéger l’environnement». La Fondation Chirac œuvre «pour la protection de la biodiversité, le dialogue des cultures, le respect de l’environnement». L’ONG de Tony Blair vise quant à elle à «promouvoir le respect et la compréhension entre les religions».
Donner des cours à l’université
Il arrive que des anciens chefs d’Etat et de gouvernement
deviennent professeurs associés ou intervenants dans des universités. L’un des
exemples le plus récent est Jan Peter Balkenende, l’ancien Premier ministre
néerlandais (2002-2010), devenu
professeur à l’université de Rotterdam.
Travailler… et gagner plus
«Je
fais ça pendant cinq ans et après je pars faire du fric», disait Nicolas Sarkozy en 2008, selon Le Point. Pour cela,
plusieurs voies s’offrent à lui.
Intégrer
un groupe de presse comme José Maria Aznar, chef du gouvernement espagnol
de 1996 à 2004. Deux ans après avoir quitté le pouvoir, il
a intégré le conseil d’administration de News Corporation, le groupe de presse de l’Australien Rupert Murdoch.
Construire
des gazoducs comme Gerhard Schröder. Deux semaines avant la défaite de son
parti, en septembre 2005, le chancelier allemand faisait voter le projet de
Gazoduc North Stream, qui permet de relier la Russie à l’Allemagne directement
par la mer Baltique. Quelques mois après sa démission, il prendra
la tête de la société chargée de sa construction,
dépendant du géant russe Gazprom.
Conférencier
comme Bill Clinton. Alors que son épouse, secrétaire d’Etat, est encore
dans le jeu politique, l’ancien président des Etats-Unis (1993-2001) ne reste
pas inactif. Il est devenu un conférencier recherché, ses interventions étant grassement
rémunérées.
Conseiller
financier comme John Major. L’ancien Premier ministre britannique (1990-1997)
a ensuite rejoint le groupe Carlyle, un fonds d’investissement américain, avant
de devenir président
de la branche européenne en 2001.
Les
deux comme Tony Blair. Depuis son départ en 2007, «il
a gagné des millions de livres», rapportait le Telegraph
en janvier 2012. L’ancien Premier ministre travailliste optimise sa retraite
en
vrai businessman, conseillant diverses banques comme JP
Morgan Chase et Zurich Financial Services et allant jusqu’à facturer 400.000 livres la demi-heure de conférence.
Avocat... comme Sarkozy
jeune. Son premier métier constitue une reconversion extrêmement fréquente pour
les élus qui quittent le champ politique. Son meilleur ennemi, Dominique de
Villepin, l’a d’ailleurs fait récemment, des coquets revenus à la clef.
S'amuser un peu
Réapprendre à conduire comme Bertie
Ahern. Le Taoiseach (Premier ministre) irlandais de 1997 à
2008 a dû s’habituer à se passer de chauffeur. L’occasion de redécouvrir
les plaisir de la conduite, après vingt ans passé à l’arrière des voitures
officielles.
Devenir acteur comme Stipe Mesic... Président de la Croatie de 2000
à 2010, il a réalisé son «rêve de
jeunesse» en jouant le rôle d’un président dans Tension de haute
couture, film de Filip Sovagovic. Même Bill Clinton avait un temps été
pressenti pour jouer dans Very Bad Trip 2, avant que l’information ne soit
démentie.
…ou
homme-sandwich comme Gorbatchev. L’ancien président russe a notamment vendu son
image à Pizza Hut et Louis Vuitton.
Démentir son annonce
Il pourrait tout aussi bien changer d'avis et ne pas se retirer de la vie politique, option qu'Alain Minc «visiteur du soir» du 23e président de la République française n'excluait pas vendredi 4 mai.
En 1999, après l'échec cuisant des européennes, il avait repris ses
activités d'avocat et annoncé qu'il quittait la vie politique. Comme le
rappelait 20minutes, «ce sera pour y revenir de façon fracassante». En 1976, en quittant Matignon, Jacques
Chirac assurait ainsi à Valéry Giscard d’Estaing (du moins selon ce dernier) qu’il
se retirerait de la vie politique:
«Je ne sais pas encore ce que je vais faire. J'hésite entre plusieurs possibilités. L'une d'elle serait d'ouvrir une galerie de peinture. [...] En tout cas, une chose est sûre, vous n'entendrez plus parler de moi! [...] Je souhaite n'avoir plus aucun contact avec le milieu politique.»
On connaît la
suite. En 2002, Lionel Jospin avait également annoncé son retrait de la vie
politique après son élimination au premier tour de la présidentielle, mais
avait failli replonger en 2006 au moment de la primaire socialiste, avant de renoncer devant l'avance de Ségolène Royal.
Source: slate.fr