- Back to Home »
- GUINEE , LU POUR VOUS , UFDG »
- Guinée| UFDG: Un parti en péril?
Posted by : Palabre-Infos
18 nov. 2012
Le
véhicule Ufdg (Union des forces démocratiques de Guinée) roule depuis bien longtemps sur les routes caillouteuses
de Guinée. A écouter le bruit de son
moteur, il semble que celui-ci soit un peu grippé. Les passagers
(militants et sympathisants) sont très inquiets car le chemin à
parcourir reste encore long.
La jauge étant cassée,
personne ne connaît le niveau et l’état de l’huile de ce moteur. Et si le problème n’était qu’une simple question de vidange? Si un carnet d’entretien est délivré c’est pour être
régulièrement consulté et mis à jour, n'est-ce pas?.
Il y a quelques mois, un membre du RPG a publié sur le Web un article intitulé: «Pour l’unité de
l’Ufdg». Ce parti serait-il malade au point qu’un RPGiste
vienne à son chevet? L’Ufdg ignorerait-elle que lorsqu’un loup entre
dans une bergerie chaque seconde compte? Curieusement,
cette inquiétude ne semble pas très partagée par certains
responsables de ce parti.
Je
n’insisterai pas sur l’article précité où l’auteur demandait très
gentiment à un accusé de prouver son innocence! En
sa qualité de citoyen, le sieur en question a parfaitement le droit
d’aider un parti concurrent du sien. Qu’est-ce qu’il peut être
démocrate! Un adversaire qui vous propose une solution pour le
combattre, on aura tout vu en Guinée…Dans nos villages on dit
souvent que lorsque certains voisins frappent tôt à votre porte pour
vous dire bonjour, ce n’est pas pour s’enquérir de votre état de
santé mais pour savoir si vous n’êtes pas décédé la nuit !
Aujourd’hui la dictature est installée en Guinée,
le «chef du pays» y faisant ce qu’il veut, quand
il veut et comme il veut. Si le parti le plus nombreux et le mieux
implanté géographiquement est l’Ufdg mais qu’il n’arrive pas à freiner
les dérives de ce «chef de pays», c’est qu’il
a un sérieux problème de stratégie. Serait-il un
géant aux pieds d’argile? Serait-il victime d’un déficit de démocratie
interne? Quoi qu’il en soit, l'Ufdg apparaît de plus
en plus poussive et cette situation est vraiment alarmante pour le
pays.
J’ai
la nette impression d’un flottement de l’Ufdg qui oscillerait entre
deux légitimités, l’une historique (revendiquée
par celui qui est à l’origine de l’idée), l’autre politique
(réclamée par celui qui a mis l’idée en pratique). Nous savons tous que
rien n’est facile en Guinée. C’est justement parce que les
choses sont difficiles qu’il faut revoir en permanence certaines
méthodes d’action. Aujourd’hui, lorsque l’Ufdg reçoit des coups, ses
dirigeants pansent ses plaies et ce parti a tellement de
cicatrices qu’on ne le reconnaît même plus. Curieusement, les coups
que l’Ufdg voit venir ne sont pas esquivés mais à peine amortis. Cette
attitude défensive qui consiste à tout encaisser n’est
pas une bonne méthode. Au combat, il faut donner des coups, frapper
fort et juste, c’est-à-dire passer à l’offensive. En politique, tout
temps mort finit par entraîner la mort de celui qui le
demande.
N’étant membre d’aucun parti politique mais soucieux de l’instauration d’un Etat de droit en Guinée, je me permets de
faire une remarque très ordinaire à l’Ufdg: tenir rapidement un congrès extraordinaire de
ce parti. On y débattra de tous les problèmes (politiques, économiques,
sociaux, juridiques, diplomatiques, militaires, etc. car aucun
domaine ne doit être ignoré par un parti politique) qui ne sont plus
internes, puisque connus de tous. Le linge sale ne
peut plus se laver en famille mais au lavoir public où chacun connaît la quantité d’eau disponible et surtout la nature de la saleté à éliminer.
Compte
tenu de la situation actuelle, toute attente est une perte de temps
pour le pays. Par rapport au fonctionnement de
l’Ufdg, je n’ai pas, à titre personnel, de choix à faire puisque je
n’en suis pas membre; c’est aux adhérents d’exprimer librement ce qu’ils
veulent. En revanche, en ma qualité de citoyen, je
peux exprimer mes idées et faire quelques suggestions. Celles-ci
sont, du reste, valables pour tous les partis politiques ayant une
audience certaine dans le pays et ne concernent nullement les
groupuscules dont les chefs ne sont que des sangsues gravitant
autour de la "minorité présidentielle".
Un congrès extraordinaire permettrait donc de mieux huiler la mécanique de l’Ufdg en
confirmant son actuelle équipe dirigeante ou en la remplaçant par une autre. Dans certaines circonstances, on doit remettre son mandat en jeu avant son échéance. Quand on est à nouveau
vainqueur, on sort toujours grandi; lorsqu'on est battu, on ne part pas dans le déshonneur.
Beaucoup de questions méritent d'être posées: comment
l’Ufdg
fonctionne-t-elle en interne? Ce parti utilise-t-il efficacement
tous les atouts dont il dispose? Ne s’autocensure-t-il pas en
s’interdisant de s’exprimer dans certains domaines comme, par
exemple, celui des forces armées? Ses militants ont-ils toujours
confiance en ses dirigeants actuels? Ne peut-il pas faire plus et mieux
que ce qu’il fait aujourd’hui? Se bat-il réellement pour
la conquête du pouvoir ou ne se contente-t-il que de dénoncer les
coups qui lui sont portés à longueur de journée? Ambitionne-t-il de
conquérir, avec ses alliés, la future Assemblée Nationale ou
se satisferait-il de quelques députés que le «chef du pays», pour
amuser la galerie, pourrait lui accorder en cas d'élections? Bref,
l’Ufdg a-t-elle tiré réellement les leçons du vol
inqualifiable de la victoire de son président lors de l’élection
présidentielle?
Ces
questions, des militants et des sympathisants désorientés par des
querelles puériles qui mettent l’Ufdg en péril se
les posent; de simples citoyens se les posent; les alliés de l’Ufdg
se les posent. C’est dire à quel point des réponses sont attendues. Pour
l’instant, ce sont les RPGistes qui se frottent les
mains car ils savent que chez leurs principaux adversaires, qui se
trompent manifestement de combat, chacun est détesté viscéralement par
les uns et admiré aveuglément par les autres.
En ma qualité d’observateur extérieur, j’avais même pensé à un changement de nom de l’Ufdg en choisissant un
sigle à 3 lettres et une modification de son emblème qui est apparu à un de mes aînés comme «l’ébauche d’un baobab nain coiffé d’une calebasse»!
Il s’agit, bien
entendu, d’un détail car, pour un parti politique, l’essentiel est
de bien savoir ce qu’il veut et comment y parvenir, de préférence dans
la légalité tout en n’écartant, à priori, aucune option
dans son combat. Quand on veut le pouvoir, on se bat sur le terrain
pour l’obtenir mais on ne fait pas de la figuration en donnant de faux
espoirs à ses partisans!
Tout leader doit savoir quel sacrifice il est prêt à consentir pour rester ou accéder à la tête de son parti. D'ailleurs,
la violence, l'emprisonnement et la mort ne sont-ils pas les badges d’honneur de tout leader politique qui aspire à la magistrature suprême?
Je vous salue !
Ibrahima Kylé Diallo
Pour ceux et celles qui sont convaincus que ce parti a surtout un fondement ehtnique comme pour l'ensemble des partis politiques de ce pays,ce n'est en rien un scoop si ce parti s'écroulait.
RépondreSupprimer