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Posted by : Palabre-Infos 20 déc. 2010

Alpha Condé, Président élu de la Guinée
Alpha Condé, ‘‘l’opposant historique’’ est désormais le président de la République de Guinée. Il a la chance d’être le premier véritable président démocratiquement élu de notre pays. C’est autant dire que l’homme a changé de statut. Il aura désormais sous son autorité environ dix millions de Guinéens qui comptent sur lui pour les unir davantage,
pour les sortir de la pauvreté devenue endémique, pour leur rendre leur fierté qu’ils tenaient en bandoulière mais qu’ils ont perdu au fil des ans,… bref des chantiers qui sont loin d’être une sinécure. Le nouveau président va-t-il s’en sortir ? C’est toute la question. En attendant, il y a des pièges qu’il devra absolument éviter.


Piège no 1 : la nomination du Général Sékouba alias ‘‘El Tigre’’ comme ministre de la défense. Disons le tout net : un tigre dans la basse cour, cela pourrait faire désordre. Notre Général après un travail digne du grand félin, mérite un repos. D’autant plus que sa santé, comme nous l’indique les derniers évènements, est chancelante. Par ailleurs, El Tigre qui a été président – fut-il par intérim - pourrait bien faire ombrage au Président surtout qu’il aurait une main mise sur la grande muette. C’est dire que deux présidents (ancien et nouveau) ne peuvent pas faire bon ménage dans un gouvernement. Un exemple : en Russie, on a du mal à dire qui de Medvedev (président en exercice) et de Poutine (ancien président et actuel Premier ministre) est le véritable président.

Piège no 2 : le Gouvernement d’union nationale. Oui, le Gouvernement doit être ouvert à d’autres sensibilités politiques pour donner l’idée de la gestion collective, pour rassurer certains citoyens. Ceci n’est pas mal, le monde d’aujourd’hui est ainsi fait : en France, aux USA et ailleurs, on l’a fait. La question, c’est comment réussir à associer l’adversaire sans pour autant tuer la démocratie qui ne marche normalement que s’il y a une opposition. Pour tout dire comment faire en sorte que l’Etat ne soit pas monolithique ? Il y a aussi que si l’on fait de l’idée du Gouvernement d’union un principe fondamental de gestion et un droit absolu pour le vaincu, le Président pourrait bien avoir du pain sur la planche du pouvoir. Car chaque remaniement qui change le membre très influent du camp adverse est une occasion de blocage, de troubles sociopolitique.
Piège no 3 : Gouvernement pléthorique. C’est humain de vouloir faire plaisir à ceux qui ont œuvré à porter un candidat à la magistrature suprême. Mais en politique, les plus doués vous le diront, le sentiment ne compte pas. En tout cas quand on veut bien faire. Autrement, on tomberait dans le populisme qui n’est autre chose que le choix de la popularité contre celui du bien public. Entre nous, pour bien faire en Guinée, nous n’avons pas besoin de ‘‘Gouvernement papier longueur’’. Tout au plus un gouvernement d’une vingtaine de cadres suffit pour faire bouger un pays d’à peine 10 millions d’habitants.

Piège no 4 : les flagorneurs. Ces nabots du roi sont légion chez nous. Tout comme d’ailleurs partout dans le monde. En Côte d’Ivoire, on les appelle, les ‘‘Pakpato’’, en Guinée les ‘‘Niarimakha’’ ou pour parler comme l’ancien traducteur de la Cour d’assise, Momo développé, ‘‘les laveurs de chat’’. Ce sont les caméléons qui se sont bien adaptés aux conditions de vie des hommes. Ceux là qui disent au Président : tu es plus haut que le corps céleste ; après Dieu, c’est bien toi, le Coran et la Bible, en parlent. Et chez toi, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. 

Ibrahima S. Traoré

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