3 juin 2011
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| Escherichia coli O104 © Manfred Rohde/Helmholtz-Zentrum für Infektions/AFP |
Tour d'horizon des connaissances et des interrogations persistantes sur l'épidémie qui se propage depuis l'Allemagne.
L'origine de l'épidémie bactérienne partie d'Allemagne demeure encore inconnue. Des concombres espagnols ont été très vite incriminés, mais des tests réalisés depuis n'ont pas permis de confirmer cette hypothèse. Les scientifiques luttent contre la montre pour tenter d'enrayer cette épidémie qui aurait déjà entraîné la mort d'au moins seize personnes. Tour d'horizon des connaissances et des mystères qui entourent toujours la bactérie tueuse.
- Que sait-on de l'agent infectieux ?
Son nom est Escherichia coli O104. Il s'agit d'un sérotype bactérien rare. Il appartient à la famille des STEC (Shiga toxin-producing Escherichia coli) qui, comme leur nom l'indique, produisent une shiga toxine. C'est cette substance extrêmement dangereuse qui est en cause dans les troubles développés par les malades. Le premier symptôme de l'infection est une diarrhée hémorragique, dont environ neuf personnes sur dix guérissent. À l'origine des cas mortels, on trouve une complication grave appelée syndrome hémolytique et urémique qui peut aboutir au décès par perte de la fonction rénale. Ce dangereux syndrome, qui n'est pas pour autant systématiquement mortel, survient en moyenne dans 10 % des cas.
- D'où vient cette bactérie ?
Les Escherichia coli, connus sous le terme générique de colibacilles, se développent dans le tube digestif des animaux à sang chaud, comme les bovins ou les ovins. Ils y sont présents naturellement, mais certaines souches, comme celles en cause en Allemagne, peuvent être pathogènes.
- Comment se propage-t-elle ?
L'épidémie actuelle serait une toxi-infection d'origine alimentaire. Toutefois, il peut y avoir, quand on a une diarrhée hémorragique, une transmission aux proches du malade.
- Comment des aliments ont-ils pu être contaminés ?
La contamination d'aliments d'origine animale peut intervenir à l'abattoir ou lors de la traite en élevage lorsque les règles d'hygiène ne sont pas respectées. Concernant les aliments d'origine végétale, la contamination peut survenir lors de l'épandage d'effluents d'élevages de ruminants, notamment à des fins de fertilisation, ou lors de l'utilisation d'eau d'irrigation contaminée. Enfin, la contamination peut encore se produire lors de la préparation des aliments, soit par contact avec un aliment souillé, soit du fait d'une mauvaise hygiène des mains ou des ustensiles utilisés.
- Les concombres espagnols sont-ils coupables ?
À ce stade, rien n'est moins sûr. Les premiers résultats des analyses réalisées à Hambourg sur des concombres espagnols ont révélé que si une souche d'E. coli était bien présente sur ces légumes, il ne s'agissait pas de la virulente bactérie O104. Toutefois, les résultats d'autres tests portant sur des concombres ne sont pas encore connus. Berlin continue cependant de privilégier une source de contamination végétale. D'autres légumes, comme les tomates ou les salades, sont suspectés. Une seule chose est certaine, c'est qu'une toxi-infection alimentaire de ce type est due à des denrées consommées crues ou très peu cuites, puisqu'une cuisson d'environ deux minutes à 70 degrés est, à ce jour, le seul antidote infaillible contre la bactérie.
- Faut-il pour autant cesser de consommer des crudités ?
L'important est de respecter scrupuleusement quelques règles d'hygiène. Laver très soigneusement ses mains puis ses légumes avant de les peler. Bien que moins radicales que la cuisson des aliments, ces précautions de base peuvent tout de même préserver de la contamination. Reste que la particularité de la bactérie O104 est que la dose infectante est très faible. À la différence de la salmonelle, l'ingestion de quelques bactéries O104 suffit à faire tomber malade.
- L'infection se diffuse-t-elle en Europe ?
Le dernier chiffre communiqué mardi fait état d'un millier de cas en Europe. Cependant, pour l'heure, les personnes infectées ont toutes en commun d'avoir récemment séjourné en Allemagne.
Source: LePoint.fr
Par CHLOÉ DURAND-PARENTI
Source: LePoint.fr
Par CHLOÉ DURAND-PARENTI
