Posted by : Palabre-Infos
8 juin 2011
Quelque 2.500 jeunes âgés entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque jour dans le monde, selon un rapport publié mercredi par plusieurs agences onusiennes. Il met en lumière les risques auxquels les adolescents sont exposés, notamment les adolescentes et les jeunes femmes, et souligne la nécessité de poursuivre et d'accroître le travail de prévention.
Pour la première fois, ce rapport, intitulé « Tirer partie de la crise : prévenir le VIH du début de l'adolescence au début de l'âge adulte », présente des données sur l'infection par le VIH chez les jeunes et souligne les risques auxquels les adolescents sont exposés lors du passage à l'âge adulte.
Ce rapport a été produit conjointement par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF)), le Programme commun de l'ONU sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation mondiale de la Sante (OMS) et la Banque mondiale.
Il identifie certains des facteurs qui exacerbent le risque d'infection ainsi que les possibilités de renforcer les services de prévention et il remet en question les pratiques sociales dangereuses pour la santé.
Selon ce rapport, les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont représenté 41% des nouveaux cas d'infection chez les personnes de plus de 15 ans en 2009. Dans le monde, environ 5 millions de jeunes appartenant à ce groupe d'âge vivaient avec le VIH en 2009. Dans le groupe d'âge des 10 à 19 ans, selon de nouvelles estimations, 2 millions d'adolescents environ vivent avec le VIH. La majorité d'entre eux vit en Afrique subsaharienne, il s'agit surtout de femmes et la plupart d'entre elles ne sont pas conscientes de leur état. A l'échelle mondiale, les jeunes femmes représentent plus de 60% des jeunes vivant avec le VIH. En Afrique subsaharienne, le taux va même jusqu'à 72%.
« Pour de nombreux jeunes, l'infection par le VIH est le résultat de la négligence, de l'exclusion et des violations qui se produisent au vu et au su des familles, des communautés et des dirigeants sociaux et politiques. Ce rapport exhorte les dirigeants, à tous les niveaux, à établir une chaîne de prévention afin d'informer et de protéger les adolescents et les jeunes et de les garder en bonne santé », a déclaré le Directeur général de l'UNICEF, Anthony Lake.
« Si les jeunes ont les moyens de se protéger contre le VIH, ils peuvent nous mener à une génération libérée du VIH », a souligné le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
Les agences onusiennes appellent à renforcer la prévention et le travail de dépistage.
« L'OMS s'engage à améliorer l'accès des adolescents aux tests de dépistage du VIH et aux conseils tout en s'assurant que les services de santé répondent à leurs besoins en termes de prévention, de traitement, de prise en charge et de soutien », a ainsi déclaré la Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.
« Comme l'indique le rapport, de nombreuses adolescentes se retrouvent enceintes sans l'avoir désiré et ont des enfants alors qu'elles ne sont elles-mêmes encore que des enfants », a déclaré le Directeur exécutif de l'UNFPA, Babatunde Osotimehin. « Pour atteindre les Objectifs du Millénaire, il est absolument critique d'améliorer l'accès à l'éducation sexuelle ainsi qu'à des services globaux et intégrés de santé procréative, notamment à la planification familiale et aux préservatifs masculins et féminins. Il a été prouvé qu'ils contribuaient à faire reculer le nombre de grossesses non désirées et d'infections par le VIH ainsi qu'à améliorer l'état de santé », a-t-il souligné.
« Le monde a désespérément besoin de nouvelles stratégies de prévention du VIH; pour deux personnes que l'on sauve en traitant le SIDA, cinq autres contractent le virus, ce qui crée une situation impossible pour de nombreux pays pauvres et leurs communautés », a précisé le Directeur exécutif de la Banque mondiale, Mahmoud Mohieldin.
Les agences onusiennes insistent sur la nécessité de mettre en place un continuum de prévention proposant des informations, un appui et des services tout au long du cycle de vie et en rappelant qu'actuellement de nombreux adolescents n'ont pas accès aux informations de base sur le VIH et la prévention de la maladie, aux produits et aux services de dépistage. « Nous soutenons totalement cet effort en menant une action fondée sur des preuves et visant à développer l'éducation sexuelle », a précisé la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova.
Le rapport conclut qu'il est possible d'utiliser des stratégies de prévention qui ont fait leurs preuves dans des contextes épidémiques. Dans les pays où l'épidémie s'est généralisée, « il conviendrait d'encourager des attitudes et des comportements sains, de mieux garantir l'égalité des sexes et de faire de la protection une nouvelle norme », notent les agences onusiennes associées à ce rapport.
Ce rapport est publié à quelques jours d'une réunion de l'ONU sur la lutte contre le VIH/SIDA, un événement de trois jours qui commencera le 8 juin, à New York, et auquel participeront au moins 32 hauts responsables gouvernementaux.
Source: Service d'information des nations unies
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