26 janv. 2012
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| De Gauche à Droite L. Kouyaté et Alpha Condé |
En réalité, si Alpha Condé et Lansana Kouyaté se remettaient
ensemble, cela ne surprendrait que les plus naïfs et les plus profanes
des observateurs politiques. En effet, très tôt, certains avaient
prophétisé que "Lansana Kouyaté n’avait aucun avenir politique en s’opposant au président Alpha Condé".
Cette sentence serait dictée par la nature communautaire de la pratique
politique en Guinée. Il se trouve que les deux ont tous pour réservoir
électoral, le Manding, disons la Haute Guinée. D’ailleurs, Lansana
Kouyaté avait clairement indiqué que s’il avait rejoint le camp
présidentiel entre les deux tours, c’était parce que la coordination
mandingue notamment l’y avait contraint.
Ainsi, pour beaucoup, les récentes déclarations et prises de position
de Lansana Kouyaté contre le Pr. Alpha Condé ne relèveraient que de
l’agitation politique, destinée à lui faire regagner une certaine
importance aux yeux du pouvoir. De cette façon, il espérait que cette
fois-ci, les pressions s’exerceraient un peu plus sur le chef de l’Etat.
Au vu de la rencontre en catimini de lundi dernier, on ne peut pas
dire qu’il se soit forcément trompé. Désormais, ce qui demeure inconnu,
c’est à quelle date le leader du PEDN reviendra-t-il dans le giron
présidentiel ?
Il faut rappeler qu’aux termes des accords qui liaient le PEDN et le
RPG entre les deux tours, Lansana Kouyaté devait être le prochain
président de l’Assemblée nationale. Alpha Condé aurait-il alors consenti
à offrir cette place de dauphin constitutionnel à Lansana Kouyaté ?
Par ailleurs, quelles nouvelles garanties d’inviolabilité des nouveaux termes pourrait-on offrir à Lansana Kouyaté ?
Il est d’autant plus difficile de répondre à ces questions que rien
n’a filtré du huis clos entre les deux ex-alliés. En tout état de cause,
il faut se souvenir que le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) est
actuellement engagé dans une vaste campagne destinée à ressouder
l’Alliance arc-en-ciel. C’est ainsi que qu’officiellement, le RDR,
l’UGDD, le PLUS, l’UPR et le FUDEC ont déjà annoncé leur intention
d’aller aux législatives à ses côtés.
Si le retour du PEDN se confirmait, c’en serait presque fini de
l’ADP. Après le départ de l’ancien premier ministre Jean-Marie Doré, une
défection de Lansana Kouyaté sonnerait le glas de cette alliance qui,
jusqu’ici avait davantage œuvré dans le domaine de l’agitation servile.
De la communication en somme que par un travail sur le terrain avec les
militants. Il ne resterait plus alors à Aboubacar Sylla de rejoindre le
Collectif, ou de reprendre les limites restreintes de son parti
politique, l’UFC.
Un tel retour confirmerait également la capacité du président Alpha
Condé à semer le désordre et le doute au sein de l’opposition
guinéenne.
Source: guineeconakry.info
