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- Droit de l'homme| "En recevant Béchir, la Chine porte un coup dur à la justice internationale"
Posted by : Palabre-Infos
1 juil. 2011
Le président soudanais reçu par le président chinois |
Placé sous mandat d’arrêt international, le président soudanais a été accueilli en grande pompe en Chine, où il effectue une visite officielle. Un séjour qui suscite l'ire des organisations qui militent pour son extradition à La Haye.
Le président soudanais est pourtant sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux délivrés par la Cour pénale internationale (CPI) en mars 2009 et en juillet 2010.
Il est poursuivi en tant qu'auteur indirect de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide perpétrés à Darfour, une région du nord du Soudan déchirée par une guerre civile qui a fait près de 300 000 morts depuis 2003.
Il est poursuivi en tant qu'auteur indirect de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide perpétrés à Darfour, une région du nord du Soudan déchirée par une guerre civile qui a fait près de 300 000 morts depuis 2003.
Les autorités chinoises ont déroulé le tapis rouge, mardi, pour accueillir leur “partenaire” de longue date, Omar el-Béchir.
Aux yeux de Simon Foreman, responsable des questions de justice internationale à Amnesty International, le choix des autorités chinoises de recevoir le chef de l'État soudanais est un “coup dur” pour la CPI. “L’objectif de la justice internationale est de lutter contre l’impunité, déclare-t-il à FRANCE 24. La CPI sert donc de relais aux pays pour y parvenir. La communauté internationale, notamment la Chine, doit lui apporter assistance dans cette mission.”
La coopération avec la CPI en panne
Malgré l’épée de Damoclès sur sa tête, Omar el-Béchir n’a cessé de défier la justice internationale, en se rendant à maintes reprises à l’extérieur de son pays. Quelques semaines après le premier mandat émis contre lui en mars 2009, l'homme fort de Khartoum a pu participer au sommet arabe de Doha, à Qatar, sans être inquiété.
Plus tard, il a effectué un pèlerinage à La Mecque avant de se rendre en Éthiopie et au Kenya. Dans la foulée, début juillet 2009, l’Union africaine décide de ne pas coopérer avec la CPI pour l’arrestation et le transfert du président soudanais.
Mardi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, a une nouvelle fois indiqué que la Chine "réserve son opinion sur la mise en examen du président Béchir par la CPI", après avoir souligné que, n'étant pas membre de cette juridiction internationale, elle n'était pas tenue de l'extrader.
Déçue, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a rappelé, ce jeudi, que “tous les gouvernements ont la responsabilité, y compris la Chine, d'aider la Cour à déférer devant la justice des personnes”.
Les intérêts des États avant la justice
La Chine entretient de longue date des relations privilégiées avec le Soudan. Pékin est un important fournisseur de matériel militaire du régime de Khartoum et le premier acheteur de pétrole soudanais. Mais, la majorité de ces ressources se trouve dans le Sud-Soudan, qui doit proclamer son indépendance le 9 juillet. Aussi était-il urgent pour Omar el-Béchir d'aller recadrer la coopération bilatérale entre son pays et la Chine.
Pour Tshiyembe Mwayila, directeur de l’Institut panafricain de géopolitique de Nancy, joint au téléphone par FRANCE 24, “dans l’état actuel de la politique internationale, la Chine ne pourrait permettre aucun désagrément à son allier pétrolier”. Et d'ajouter : “la coopération avec la CPI demeure la règle mais les États n’ont que des intérêts à sauvegarder”.
À l'aube de la séparation avec le Sud-Soudan, Omar el-Béchir a profité de son séjour en Chine pour conclure plusieurs accords bilatéraux avec Pékin, notamment dans le domaine du pétrole.
Source: France24