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- MAROC| L'enfer des étudiants guinéens
Posted by : Palabre-Infos
19 nov. 2011
Régulièrement, les boursiers guinéens en dehors des frontières nationales montent au créneau pour dénoncer des conditions de vie qu’ils jugent plus que dégradées. C’est ce que vient de faire le bureau exécutif de l’Association des stagiaires, étudiants et élèves guinéens au Maroc (ASEGUIM). Pour ce faire, les responsables de cette instance qui fédère les étudiants guinéens dans le royaume chérifien adressent aux autorités de leur pays en général et à celles en charge de l’enseignement supérieur en particulier, mais aussi à l’ensemble de leurs compatriotes un mémorandum dans lequel ils ont fait une description froide et peu élogieuse des conditions de vie et d’études qui sont les leurs, loin de leurs familles respectives. Une situation qui, selon eux, loin de faire leur risée à eux seuls, serait de nature à porter préjudice au pays dans son ensemble.
Pour ce qui est des problèmes, les dirigeants de l’ASEGUIM les catégorisent en disette alimentaire, problèmes de loyer et ceux se rapportant aux frais de transport pour se rendre en classe. A travers les détails qu’ils consacrent à chacune de ces difficultés, on se rend bien compte que les lauréats que beaucoup d’entre eux avaient été auraient préféré moins travailler pour ne pas se retrouver dans les conditions ici décrites. Ainsi, sur le plan alimentaire, il est écrit dans le mémorandum : « les plus chanceux ne se nourrissent que de deux petits morceaux de pains par jour accompagnés de quelques grains de haricots (appelés loubya : une alimentation de démunis marocains). Conséquence : « la fragilité sanitaire, qui a pour corollaire la fréquence des maladies au sein de la communauté estudiantine guinéenne ». En ce qui concerne le loyer, les étudiants se seraient bâtis une réputation de mauvais payeurs aussi retentissante que les propriétaires de maisons marocains auraient fini par trouver une solution plutôt originale : « on ne donne plus notre maison aux étudiants guinéens puisqu’ils ne paient pas le loyer à temps ».
Concernant les frais de transport, l’absence de toute prise en charge en la matière contraindrait beaucoup d’étudiants guinéens à se taper tranquillement deux à trois kilomètres à pied avant d’atteindre leurs établissements respectifs. Ce qui, comme on peut l’imaginer, ne peut pas être sans conséquences sur la formation acquise.
Confrontés à tous ces problèmes, les intéressés se seraient trouvés des solutions somme toute compréhensibles et logiques, mais loin de laisser intactes leur dignité et leur réputation. Ce sont pour les garçons, une forme de mendicité aux abords des mosquées et pour les filles, le fait déménager chez leurs concubins. Les étudiants marocains et d’autres communautés africaines qui ne sont pas forcément dans les mêmes conditions, ne font tout naturellement pas de cadeaux à ceux de la Guinée Conakry. C’est ainsi qu’il n’est pas rare pour un boursier guinéen au Maroc d’entendre des propos du genre : « vous êtes vraiment abandonnés, vous, les Guinéens. Que fait votre pays ? Vous crevez toujours la dalle pourquoi ? » ; « Les filles guinéennes sont faciles; elles aiment trop se donner à cause de l’argent ». Qu’on imagine la honte et l’embarras qu’ils sont obligés d’endurer !
Pourtant, selon les responsables de l’ASEGUIM, ces fléaux ne sont pas fruit du hasard. Ils estiment que ce sont les conséquences d’une attitude désintéressée qui frise le mépris, que les autorités guinéennes ont vis-à-vis de leur présent et de leur avenir. Une attitude qui, selon eux, se traduit non seulement par l’isolement administratif auquel ils sont contraints par leur département de tutelle notamment, mais également dans le paiement non régulier des compléments de bourse, la faiblesse du montant des compléments de bourse ainsi que le non paiement par l’Etat des billets d’avions pour les vacances.
Source: guineeconakry.info
Source: guineeconakry.info