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- 14e sommet de la Francophonie à Kinshassa| Un poil à gratter nommé Hollande
Posted by : Palabre-Infos
12 oct. 2012
Joseph Kabila, le président de la RD Congo, aurait sans doute
voulu d’un sommet de la Francophonie moins polémiqué. Et entre un raout
lisse de la famille francophone sans le n°1 de l’Hexagone et celui plus
bruyant avec le président François Hollande, le choix est vite fait.
Du 12 au 14 octobre, le chef de l’Etat congolais sera donc le patron
du monde francophone, charge qu’il assumera les deux prochaines années.
Cependant, derrière les flon-flons de ce jamboree politico-culturel, il y
a une sorte de sommet dans le sommet, dont le principal acteur n’est
autre que François Hollande.
Déjà, le fait que le locataire de l’Elysée a tergiversé avant de
daigner confirmer sa venue à Kinshassa, non sans avoir auparavant envoyé
une missi dominici, la ministre Benguigui, avait de quoi froisser le
mystérieux et secret Kabila ; ensuite, il y a la salve du 9 octobre
dernier, dans laquelle François Hollande renvoie une sorte de miroir
politique de la RD Congo, lieu de prédilection de la malgouvernance, du
bafouement des droits de l’homme et des élections en trompe-l’œil. Pas
besoin de faire sciences Po.
pour comprendre que Hollande met le doigt sur la gestion opaque des
immenses ressources du pays. Deuxièment, il exhume le cadavre de
l’activiste Floriber Chebeya, qui semble avoir fait les frais de la
raison d’Etat, puisque, jusqu’à présent, chacun voudrait entendre à ce
sujet le patron de la police nationale, qui semble avoir tendu un
traquenard au premier responsable de l’ONG, la Voix des sans voix ;
enfin, quand Hollande évoque le caractère «inacceptable de la démocratie et la reconnaissance de l’opposition»,
le message est reçu 5/5 au palais de la Gombe : son actuel locataire y
est demeuré au terme d’une présidentielle tronquée et truquée.
Si on met dans la balance le tête-à-tête Hollande/Tchisekedi, le
patron de l’UDPS et icône de l’opposition, prévu ce 13 octobre et qui
doit durer plus de 30 mn à 1 h sans oublier celle avec les autres
opposants et les ONG, cela pourrait donner l’urticaire au fils du Mzee,
Laurent-Désiré Kabila, qui sait que cette tribune francophone est le
lieu idéal pour briser l’isolement dans lequel il s’est claquemuré
depuis quelques années. Par exemple avec le voisin rwandais, après le
semblant de dégel apparu en 2008, les relations sont devenues
franchement exécrables, et le M23, dernière scissiparité des rébellions
de la région, est passé par là. Bref, c’est un véritable pavé dans le
fleuve Congo que le président français a jeté.
Mais au-delà du président Kabila junior, c’est à tous les dirigeants
de l’ex-glacis français d’abord, puis à tous ceux qui partagent cette
diversité culturelle sous les tropiques que s’est adressé le président
français.
D’ailleurs, chacun aura compris qu’après le paternalisme chiraquien,
la condescendance sarkozyste, voici venus les jours de Hollandie, qui
ne s’embarassera pas de certaines scories franco-africaines ; ce qui
n’empêchera pas les Kinois de crier pendant quelques jours : «Francophonie oyé !»
Source: observateur.bf