Les affrontements ont continué dans la nuit du 1er au 2 mars, notamment dans le quartier de Koloma, impliquant des éléments des forces de l’ordre. Selon des informations concordantes, plusieurs personnes ont été blessées par balle et l’une d’entre elles, un jeune homme mineur, est décédé des suites de ses blessures.
Le bilan des violences depuis le 27 février est d’au moins 9 personnes tuées, dont un gendarme, et plus de deux cents blessés.
« Ce qui s’est passé à Conakry ces derniers jours dépasse les épisodes de violences qui ont pu survenir au cours de précédentes manifestations. Il faut y accorder toute la mesure nécessaire, à commencer par une réponse judiciaire satisfaisante qui fasse la lumière sur ces événements et qui répare les victimes dans leurs droits », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.
Vendredi 1er mars, le Président de la République s’est adressé à la nation pour appeler au calme et à la retenue, tout comme les principaux responsables politiques. Nos organisations saluent ces initiatives ainsi que la rencontre entre le Président de la République et des représentants de l’opposition le 4 mars 2013. Au terme de cette rencontre, le Président a annoncé la mise en place d’un cadre de concertation entre le gouvernement guinéen et les acteurs politiques impliqués dans le processus électoral, devant permettre d’aborder les différentes revendications qui portent notamment sur le choix de l’opérateur électoral et sur le vote des citoyens guinéens résidant à l’étranger.
« La reprise du dialogue politique est un pas en avant en vue d’obtenir un consensus sur les prochaines élections législatives, qui devront être transparentes, inclusives et se dérouler dans des délais raisonnables » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.
Toutefois, la situation demeure précaire à Conakry, où des violences se sont poursuivies après cette première rencontre causant la mort de deux personnes dans la nuit de lundi à mardi. La FIDH et l’OGDH appellent les autorités guinéennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le maintien de l’ordre dans le respects des libertés fondamentales et conformément aux engagements internationaux de la Guinée en la matière, notamment en s’assurant de l’usage strict d’armes conventionnelles et non létales, ainsi que le prévoient les principes de base des Nations unies de 1990 sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois.
« En ces moments de violence, nous ne pouvons que nous sentir soulagés d’un retour au dialogue. Cette situation grave doit amener l’ensemble des acteurs politiques à agir dans le sens d’un apaisement, condition du succès du dialogue politique, a déclaré Thierno Sow, président de l’OGDH. Aujourd’hui, les guinéens veulent clore la transition démocratique et se projeter vers l’avenir. Cela passe par le renforcement de l’État de droit et un processus électoral irréprochable, qui devra garantir la non-répétition de tels affrontements »