21 sept. 2011
Lu Sur Slateafrique
Telle
était l'une des questions posées dans le cadre du concours singulier
organisé par une radio somalienne contrôlée par des islamistes shebab.
Une compétition digne de la réputation de ces redoutables milices armées
liées à al-Qaida et qui contrôlent le sud de la Somalie.
Ouvert
aux jeunes de 10 à 17 ans, le concours s’est déroulé en août, durant le
mois du Ramadan et diffusé en direct sur la radio Andalus.
Les participants s'affrontaient dans une épreuve de récitation du Coran, puis au cours d'un quiz typiquement du cru, caractéristique de ce que les enfants sont censés savoir pour être un «bon shebab».
Les participants s'affrontaient dans une épreuve de récitation du Coran, puis au cours d'un quiz typiquement du cru, caractéristique de ce que les enfants sont censés savoir pour être un «bon shebab».
Les prix attribués aux gagnants en disent long: les deux premiers ont remporté un AK-47,
le célèbre fusil d'assaut semi-automatique, et le troisième n’est pas
parti les mains vides, puisqu'il a reçu deux grenades. Les trois jeunes
espoirs ont eu également droit à une somme d’argent et des livres
religieux pour compléter la panoplie du parfait petit shebab.
A
noter qu'Andalus, la radio organisatrice du concours, tire son nom de
l'Andalousie, région du sud de l’Espagne qui fut pendant plusieurs
siècles sous domination musulmane.
La remise des lots aux
gagnants s’est déroulée à Elasha Biyaha, près de Mogadiscio, la
capitale. Lors de la cérémonie, le chef islamiste Mukhtar Robow Abu
Monsur, considéré comme un modéré, a fait un discours de circonstance,
rapporté par The New York Times:
«Les enfants doivent se servir d'une main pour étudier et de l'autre défendre l’islam avec une arme».
En
fait, il s’agit de la troisième édition de ce concours annuel. En 2009,
les prix attribués comprenaient des grenades, des mines antitanks et
des kalachnikovs, indique le Guardian.
Considérées
comme des groupes terroristes par de nombreux pays, les milices shebab
s’illustrent par leur intégrisme et leur obscurantisme. Sur les
territoires qu’ils contrôlent, certains chefs imposent des règles
extrémistes en prétendant s’appuyer sur l’islam. Les interdictions
frappent tous les domaines: la danse, le cinéma, le football, les soutiens-gorges ou encore les dents en or.
En Somalie,
une autre organisation islamiste, Hizbul Islam, a même interdit aux
radios de diffuser de la musique. The New York Times précise que
certaines stations ont remplacé les génériques musicaux de leurs
programmes d’information par des bruits de moteur, des klaxons, des cris
d’animaux ou bien des rafales de tirs.
