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- ECO-FINANCE | Les 737 "maîtres du monde"
Posted by : Palabre-Infos
26 nov. 2011
80 % de la valeur des 43.000 multinationales est contrôlé par 737 « entités » |
Une étude d’économistes et de statisticiens, publiée en Suisse cet été,
met en lumière les interconnexions entre les multinationales mondiales.
Et révèle qu’un petit groupe d’acteurs économiques – sociétés
financières ou groupes industriels – domine la grande majorité du
capital de dizaines de milliers d’entreprises à travers le monde.
Leur étude, à la frontière de l’économie, de la finance, des
mathématiques et de la statistique, fait froid dans le dos. Trois jeunes
chercheurs de l’Institut fédéral de technologie de Zurich ont scruté les interactions financières entre multinationales du monde
entier. Leur travail – « The network of global corporate control » (le
réseau de domination globale des multinationales) – porte sur un panel
de 43.000 groupes (« transnational corporations ») sélectionnés dans la
liste de l’OCDE. Ils ont mis en lumière les interconnexions financières
complexes entre ces « entités » économiques : part du capital détenu, y
compris dans les filiales ou les holdings, prise de participation
croisée, participation indirecte au capital…
Résultat : 80 % de la valeur de l’ensemble des 43.000 multinationales
étudiées est contrôlé par 737 « entités » : des banques, des compagnies
d’assurances ou des grands groupes industriels. Le monopole de la
possession du capital ne s’arrête pas là. « Par un réseau complexe de prises de participation »,
147 multinationales, tout en se contrôlant elles-mêmes entre elles,
possèdent 40 % de la valeur économique et financière de toutes les
multinationales du monde entier.
Une super entité de 50 grands détenteurs de capitaux
Enfin, au sein de ce groupe de 147 multinationales, 50 grands
détenteurs de capital forment ce que les auteurs appellent une « super
entité ». On y retrouve principalement des banques : la britannique
Barclays en tête, ainsi que les « stars » de Wall Street (JP Morgan,
Merrill Lynch, Goldman Sachs, Morgan Stanley…). Mais aussi des assureurs
et des groupes bancaires français : Axa, Natixis, Société générale, le
groupe Banque populaire-Caisse d’épargne ou BNP-Paribas. Les principaux
clients des hedge fund et autres portefeuilles de placements gérés par ces institutions sont donc, mécaniquement, les maîtres du monde.
Cette concentration pose de sérieuses questions. Pour les auteurs, « un réseau financier densément connecté devient très sensible au risque systémique ». Quelques-uns flanchent parmi cette « super entité », et c’est le monde qui tremble, comme la crise des subprimes
l’a prouvé. D’autre part, les auteurs soulèvent le problème des graves
conséquences sociales que pose une telle concentration. Qu’une poignée
de fonds d’investissement et de détenteurs de capital, situés au cœur de
ces interconnexions, décident, via les assemblées générales
d’actionnaires ou leur présence au sein des conseils d’administration,
d’imposer des restructurations dans les entreprises qu’ils contrôlent…
et les effets pourraient être dévastateurs. Enfin, quelle influence
pourraient-ils exercer sur les États et les politiques publiques s’ils
adoptent une stratégie commune ? La réponse se trouve probablement dans
la brûlante actualité des plans d’austérité.
Pour télécharger l’étude complète en anglais
Le blog de Paul Jorion pour la version française et détaillée de l’étude.
Ivan du Roy
Source: bastamag
La mondialisation est a son fait en considerant que meme dans le domaine des finances ce sont quelques gros magnats qui possedent tout, tout ce qui peut etre vendu et achete. C'est effarant !
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