Posted by : Palabre-Infos
2 mars 2013
Selon les conclusions publiés jeudi d'une évaluation exhaustive d'experts internationaux de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les risques pour la santé de la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon), les risques prévus sont faibles pour l'ensemble de la population à l'intérieur et à l'extérieur du Japon.
Dans son rapport l'OMS note toutefois que le risque estimé pour certains
cancers a augmenté dans des catégories données de la population de la
préfecture de Fukushima, et demande par conséquent que ces personnes
fassent à long terme l'objet d'un suivi continu et de contrôles de leur
état de santé.
Les experts ont estimé les risques pour l'ensemble de la population de
la préfecture de Fukushima, du reste du Japon et du reste du monde,
ainsi que pour les travailleurs de la centrale et les travailleurs
d'urgence qui pourraient avoir été exposés durant les opérations
d'urgence.
«Le principal motif de préoccupation évoqué dans ce rapport concerne
certains risques de cancer liés à des zones et à des facteurs
démographiques particuliers » a déclaré la Directrice du Département de
l'OMS Santé publique et environnement, Maria Neira.
« Une ventilation des données en fonction de l'âge, du sexe et de la
proximité par rapport à la centrale nucléaire indique que le risque de
cancer est majoré pour les personnes situées dans les zones les plus
contaminées. À l'extérieur de ces dernières, même en certains endroits
de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation observable de
l'incidence du cancer n'est attendue », a-t-elle ajouté.
Pour les personnes situées dans la zone la plus contaminée,
l'augmentation des risques estimés par le rapport serait de 70% au
maximum pour le cancer de la thyroïde, chez le sujet de sexe féminin
exposé au stade de nourrisson et 7% environ pour la leucémie, chez le
sujet de sexe masculin exposé au stade de nourrisson.
Selon les estimations, près des deux tiers des travailleurs d'urgence
présenteraient des risques de cancer semblables à ceux de la population
générale, et un tiers d'entre eux aurait un risque majoré.
« Le rapport de l'OMS souligne qu'il faut surveiller à long terme l'état
de santé des personnes exposées à un risque élevé tout en fournissant
les services nécessaires de suivi médical et de soutien» a déclaré Mme
Neira. «Cela va rester durant des décennies un élément important de
l'action de santé publique engagée face à la catastrophe.»
Ce rapport constitue, depuis l'accident de la centrale nucléaire de
Fukushima, la première étude des effets mondiaux sur la santé de
l'exposition à ces rayonnements. Il est le produit d'une série
d'analyses dirigées depuis deux ans par l'OMS sur les doses estimées et
leurs effets potentiels sur la santé. Y ont participé des experts
scientifiques indépendants des domaines de la modélisation des risques
radiologiques, de l'épidémiologie, de la dosimétrie, des effets des
rayonnements et de la santé publique.